Médicament & société : Levothyrox, quand la société fait entendre sa voix
Le dossier du Lévothyrox ne semble pas terminé.
La tribune parue dans Le Monde des cinq endocrinologues le 29 décembre a joué comme un réactivateur. Dedans, les auteurs y défendent un effet « Nocebo » et demandent une analyse sociologique. Cette affirmations de ce qui serait une « fausse crise sanitaire » sonne tel un jugement pour les milliers de patients inquiets d’effets nombreux ressentis pour le moins réels (prise de poids conséquente, attaque de panique, dépression, angoisse, vertiges, chute de cheveux, etc). Face à de tels effets, et même sans en connaître la cause précise, il aurait été sage, considérant les immenses méconnaissances de la science, rappelées par le passé (Médiator, Viox, etc…) que le doute scientifique prenne place et profite aux patients.
A l’origine de cette affaire, la demande des patients est simple: Pour l’association Vivre sans thyroïde qui s’exprime dans une tribune au « Le Monde » le 16 octobre, les études validant le changement de formule de Levothyrox auraient dû être mieux encadrées par les autorités sanitaires. Il y a pour l’association non pas, une affaire de communication mais bien une défaillance des tests de bioéquivalence.
En clair: le produit, dont la nouvelle formulation laissait espérer une plus grande stabilité et donc un meilleur service rendu, se montre aujourd’hui présenter des effets indésirables très importants pour les patients. En effet : Même si, le dosage montre que le fonctionnement de la thyroïde est « normalisé » avec la nouvelle formule, les patients présentent des symptômes typiques d’hyper et d’hypothyroïdie. Est-ce l’adjuvant associé qui est en cause ? Qui cherche ? Où est l’étude qui permettrait de faire le point.
Aujourd’hui des réunions se tiennent partout en France et rassemblent ces patients qui cherchent des réponses auprès du seul public qui les renseigne. Car la plus part des médecins eux, n’en n’ont pas, pas plus que tous les autres soignants. De nombreux patients ont pris la décision d’arrêter Levothyrox nouvelle formule, et achètent via internet, à l’étranger, et partout où l’ancienne formule est disponible. Les pharmacies sont elles, mal ou pas assez approvisionnées face à la demande de ces milliers de patients en ce qui concerne l’ancienne formule.
Quel est le cout pour la société ? Outre les nombreux effets pour les patients, les analyses des taux et les consultations, la mise en place d’un système de distribution en urgence, les actes de justice, etc? Quels seront les incidences sur les usages et la confiance des citoyens s’agissant des médicaments face à un médicament qui comporterait un risque ressenti comme plus grand que le bénéfice pour le patient ? Quelle conséquences en tirera les laboratoires Merck ? Cette affaire peut-elle déteindre plus largement sur celle des adjuvants ou nuire à l’usage du générique?