8 Jan, 2018

Les théories du complots une croyance bien française …

S’ils sont eux-mêmes à prendre avec précaution, compte tenu des marges d’erreur inhérentes à tout sondage, les résultats de l’étude sur le complotisme publiés dimanche 7 janvier par la Fondation Jean-Jaurès et Conspiracy Watch, font froid dans le dos. Cette enquête de l’IFOP, réalisée en ligne les 19 et 20 décembre auprès de 1 252 personnes, montre une forte prégnance des théories du complot au sein de la population française en général, et des plus jeunes en particulier. Seules 21 % des personnes interrogées ne croient à aucune de ce genre de théories qui ont été soumises, via différentes assertions, à l’échantillon.

  • « Les Américains ne sont jamais allés sur la Lune » Trois ans après les attentats commis à Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher, à Paris, près d’un Français sur cinq (19 %) considère que « des zones d’ombre subsistent », et que « ce n’est pas vraiment certain que ces attentats aient été planifiés et réalisés uniquement par des terroristes islamistes ». 27 % des moins de 35 ans – 30 % des 18-24 ans – partagent ces doutes. Ces chiffres sont plus élevés encore s’agissant des attentats du 11 septembre 2001 : 29 % des personnes interrogées estiment qu’« au sein du gouvernement américain, certains étaient informés des attentats mais ils ont délibérément laissé faire pour ensuite justifier une intervention militaire en Afghanistan et en Irak ». 6 % croient même que « des membres de l’administration et du gouvernement américain ont planifié et orchestré activement » ces attaques. Par ailleurs, près d’un demi-siècle après l’événement en question, 16 % soutiennent l’idée selon laquelle « les Américains ne sont jamais allés sur la Lune », « la NASA [ayant] fabriqué des fausses preuves et de fausses images de l’atterrissage de la mission Apollo ».
  • La santé publique, un terrain propice . Parmi les différentes « opinions » proposées au sujet de l’immigration, on relève que près de la moitié de l’échantillon interrogé par l’IFOP (48 %) se dit en accord – 17 % « tout à fait d’accord », 31 % « plutôt d’accord » – avec la thèse selon laquelle « c’est un projet politique de remplacement d’une civilisation par une autre organisé délibérément par nos élites politiques, intellectuelles et médiatiques et auquel il convient de mettre fin en renvoyant ces populations d’où elles viennent ». La santé publique est également un terrain propice au développement de thèses générant et encourageant une forte méfiance de nos concitoyens. Résultat : plus de la moitié des Français (55 %) estiment ainsi que « le ministère de la santé est de mèche avec l’industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins ». 32 % se disent d’accord avec cette phrase : « le virus du sida a été créé en laboratoire et testé sur la population africaine avant de se répandre à travers le monde ».

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Comparées à d’autres items, les connaissances scientifiques – pourtant encore controversées – sur le réchauffement climatique, sont relativement épargnées, et cette fois en particulier chez les jeunes. Seules 4 % des personnes interrogées se disent persuadées que « le réchauffement climatique n’existe pas », et qu’il s’agit d’« une thèse avant tout défendue par des politiques et des scientifiques pour faire avancer leurs intérêts » ; 6 % doutent de la réalité du phénomène, estimant qu’« on n’est même pas encore sûr que le climat se réchauffe ». 65 % des Français (72 % des 18-24 ans) jugent « certain que c’est un problème causé principalement par l’activité humaine » ; 25 % pensent qu’« on ne sait pas encore clairement [s’il] provient de l’activité humaine ou des rayonnements solaires ».

  • Forte défiance vis-à-vis des médias – Au demeurant, l’incrédulité des Français ne se limite pas, si l’on peut dire, aux faits récents ou contemporains. Des siècles et des siècles de recherche et de découvertes scientifiques sont encore remis en cause par une partie de nos concitoyens. Selon cette étude, encore près d’un sondé sur dix (9 %) est d’accord avec l’affirmation selon laquelle « il est possible que la Terre soit plate et non pas ronde comme on nous le dit depuis l’école ». 18 % des Français – jusqu’à 31 % des 18-24 ans – adhèrent à l’idée que « Dieu a créé l’homme et la Terre il y a moins de 10 000 ans »

Le succès des thèses complotistes s’accompagne d’une forte défiance vis-à-vis des médias et des structures démocratiques. Seules 25 % des personnes interrogées jugent que « globalement, [les médias] restituent correctement l’information et sont capables de se corriger quand ils ont fait une erreur. » Plus d’un tiers des sondés n’ont pas confiance dans la sincérité des résultats des élections organisées en France : 35 % ne sont « pas d’accord » avec l’affirmation selon laquelle « les élections en France sont organisées de manière suffisamment transparente et sûre pour éviter les tricheries et assurer la réalité des votes. »   En savoir plus sur Le monde

4 Jan, 2018

Lactalis, épisode 6: pointé du doigt, le gouvernement se défend

Que savaient les services du ministère de l’Agriculture? Aucune anomalie n’avait été décelée en septembre dans l’usine Lactalis de Craon lors d’un contrôle sanitaire partiel qui portait sur un seul atelier de l’usine, affirmait mercredi une responsable du service Alimentation au ministère de l’Agriculture.

« L’inspection, comme l’ensemble des activités d’inspection de ce type, portait sur un seul domaine d’activité de l’usine: en l’occurrence, un nouvel atelier de mélange à sec de céréales » a affirmé la responsable, à la suite d’un article du Canard Enchaîné mettant en cause la qualité des contrôles sanitaires menés dans cette usine, où des salmonelles ont été découvertes. Le contrôle a donné lieu à un rapport d’inspection adressé à la direction de Lactalis, « qui n’a relevé aucune non conformité » dans l’atelier en question, a indiqué la même source.

L’inspection a été menée sous l’autorité du Préfet par les services de la Direction départementale en charge de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP), qui réfèrent à plusieurs tutelles: le ministère de l’Agriculture lorsqu’il s’agit de produits d’origine animale (lait) et le ministère de l’Economie lorsqu’il s’agit de produits infantiles, a précisé la même source.

Des « auto-contrôles »

« Comment les contrôleurs s’y sont-ils pris pour ne détecter en septembre aucune salmonelle, alors que l’on sait aujourd’hui, après enquête, que l’usine était infectée depuis février au moins? » s’interrogeait un expert en sécurité sanitaire des aliments, cité de façon anonyme dans le Canard Enchaîné mercredi.

La responsable du ministère de l’Agriculture a par ailleurs noté que d’autres contrôles, ayant repéré des salmonelles sur du matériel de nettoyage et sur les carrelages mais pas sur l’appareil de production et qui dataient du mois d’aout et de novembre, « relevaient vraisemblablement d’auto-contrôles menés par l’entreprise elle-même ».

Le ministère de l’Agriculture « n’a pas eu connaissance » de ces résultats, a ajouté la responsable. « Dans ce cas, il y a une obligation de notification de résultat aux autorités de l’Etat dès lors qu’une non-conformité a été décelée sur un produit mis sur le marché », a précisé la responsable. Lactalis avait évoqué ces deux contrôles le 10 décembre dernier.

La question qui reste en suspens désormais est donc de savoir si les services de la DDCSPP de la Mayenne avaient été informés des résultats des auto-contrôles. « Je n’ai pas cette information (…) C’est l’enquête judiciaire qui le déterminera », a dit la responsable du ministère. « Ce qui nous préoccupe, c’est qu’il n’y ait pas de mise sur le marché de produits dangereux », a-t-elle ajouté. « S’il y a eu dissimulation, fraude ou tromperie, la justice le déterminera, et là ce serait inacceptable et condamnable, mais à ce stade, on ne peut rien dire » a-t-elle ajouté.

3 Jan, 2018

Lactalis, épisode 5 : Le fond de l’affaire bientôt …

 

… Selon Le Canard enchaîné, Lactalis aurait identifié en août et en novembre la présence de salmonelles « sur du matériel de nettoyage et sur les carrelages » sur son site de Craon (Mayenne). « Rien de nouveau » dans ces informations, selon la direction de Lactalis.

Dans son édition du 3 janvier, Le Canard enchaîné affirme que des salmonelles avaient été découvertes lors de contrôles menés en août sur le site de Craon de l’entreprise Lactalis – d’où provenaient les lots de laits infantiles retirés sur le marché fin 2017 pour cause de contamination aux salmonelles. Les bactéries avaient été découvertes « sur du matériel de nettoyage et sur les carrelages ».

Les contrôles avaient été menés en interne par Lactalis Nutrition Santé. Ne pas communiquer sur ces résultats n’a « rien d’illégal », précise toutefois l’hebdomadaire. Il s’étonne en revanche qu’une inspection sanitaire de routine menée en septembre par une délégation du ministère de l’Agriculture ne semble pas avoir identifié ce problème – ainsi qu’en témoigne un compte-rendu rédigé par la DDCSPP (direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations).

Seul un atelier de mélange de céréales a été inspecté en septembre

« Comment les contrôleurs s’y sont-ils pris pour ne détecter en septembre aucune salmonelle alors que l’on sait aujourd’hui, après enquête, que l’usine était infectée depuis février, au moins ? » s’interroge un expert en sécurité sanitaire, interrogé par le Canard enchaîné.

Dans l’après-midi du 3 janvier, une responsable du service Alimentation au ministère de l’Agriculture a précisé à l’Agence France Presse que le contrôle sanitaire partiel portait sur un seul atelier de l’usine. « L’inspection, comme l’ensemble des activités d’inspection de ce type, portait sur un seul domaine d’activité de l’usine: en l’occurrence, un nouvel atelier de mélange à sec de céréales ».

Le ministère souligne qu’une obligation de notification n’existe que lorsque une non-conformité a été décelée sur un produit mis sur le marché. Lactalis, de son côté, rétorque que « les autorités ont à disposition les résultats des audits en permanence ».

« Rien de nouveau », selon Lactalis

Interrogé par Allodocteurs.fr dans la matinée du 3 janvier, la direction de la communication de Lactalis précise que l’article du Canard enchaîné « ne contient rien de nouveau qui n’ait déjà été évoqué auprès des médias ou des autorités ».  « Les autorités ont été informées de cela. On est dans des activités très contrôlées, et en relation de transparence totale ». « En septembre, lors du contrôle mené [par les autorités sanitaires], rien n’était positif ». Début décembre 2017, Lactalis avait déclaré « [savoir] désormais qu’une contamination dispersée s’est installée [à Craon] suite à des travaux réalisés durant le premier semestre 2017 ».

Lactalis précise que « les lots de produits mis en cause [dans les cas de contamination de nourrissons] ont été fabriqués en début d’année, antérieurement à la période » évoquée par le Canard enchaîné.

La responsable du ministère de l’Agriculture interrogée par l’AFP précise que le ministère de l’Agriculture « n’a pas eu connaissance » des résultats d’auto-contrôles évoqués par le Canard Enchaîné. « Dans ce cas, il y a une obligation de notification de résultat aux autorités de l’Etat dès lors qu’une non-conformité a été décelée sur un produit mis sur le marché », a précisé la responsable. Lactalis avait évoqué ces deux contrôles le 10 décembre dernier lors d’un entretien avec l’AFP. la suite 

La suite au prochaine épisode…

21 Déc, 2017

Lactalis, épisode 4 : Les commentaires sur la communication trop pauvre mais rien sur le fond du dossier

L’affaire des laits infantiles contaminés par la salmonelle dure depuis trois semaines. Un feuilleton où le principal concerné, Lactalis, réagit très peu. Méthode désuète et contre-productive, selon un communicant spécialisé dans les périodes de crise. Des promesses d’analyse, un communiqué d’excuses pour les parents dont les enfants auraient été contaminés, et c’est presque tout. Le géant laitier mayennais a très peu communiqué sur l’affaire des laits infantiles contaminés par la salmonelle depuis trois semaines déjà. Une habitude pour le groupe qui se veut très discret. Et un sacré paradoxe quand on sait que Lactalis possède de nombreuses marques connues par les Français : Lactel, Société, Salakis ou encore Galbani. La suite

18 Déc, 2017

Lactalis , épisode 3 : « On empoisonne nos enfants »

Alors même que les autorités sanitaires parlaient sur les media nationaux le 11 décembre. Ce matin, il semble qu’elles n’aient pas été entendues. Europe 1 – Quentin Guillemain, père d’un bébé qui a consommé du lait Lactalis concerné par le retrait du marché en raison d’un risque de contamination par des salmonelles, a déploré lundi sur Europe 1 le manque de communication et l’inaction de l’État. Il va porter plainte lundi. La suite

Les victimes pensent ne pas avoir considérés. La justice est saisie.