5 Fév, 2018

Ce que l’affaire « 3 Nutella pour 1  » nous apprend

Des débordements, suite à des promotions inédites, des salariés et des managers en difficultés, un système de distribution sous la pression du régulateur, mais ce n’est pas tout… l’article dans la Tribune montre une partie des progrès restant à parcourir.

  1. Quand  « c’est pas nous c’est le pouvoir d’achat »:  Bien sûr, nous avons tous vu les effets du « Black Friday » sur les écrans. Les grappes de clients agglutinés derrière les grilles d’entrée des grandes enseignes prêts à se ruer sur les produits au première lueur des soldes. Avions-nous vécus l’épisode sur le territoire? Le packaging médiatique associé à cet événement était-il si présent ? Le fait de violence, de débordement, de situations incontrôlées et ingérables, l’intervention des forces de l’ordre y étaient elles associées ? Pour le patron de l’enseigne, Thierry Cotillard, il est question d’une autre cause. Minimisant la responsabilité de son enseigne dans ces événements, il affirme que : « ces excès, et l’image qu’ils nous renvoient de notre société, doivent être lus comme révélateurs d’une vraie attente des consommateurs en termes de pouvoir d’achat ». Ce propos fait échos à celui de Michel-Edouard Leclerc s’exprimant sur BFM peu après et affirmant lui   » Les français sont accros au prix et le politique ne l’entend pas ». Est-ce un argument ? N’est-ce pas plutôt un argument politique alors que les états généraux convergent vers une loi qui obligera les distributeurs à appliquer un prix négociés par les producteurs. Les producteurs ayant eux aussi une véritable attente.
  2. Des équipes malmenées dans un contexte de gestion du risque  : « Nous en profitons pour présenter à nouveau nos excuses à nos équipes malmenées. Nous pourrions saluer cette initiative si elle n’était pas accompagnée de cette phare.« Nous ne serions être tenus pour responsables de ce qui est un symptôme », a-t-il dit. « Nous n’avions pas imaginé une telle effervescence. Il y a eu de réels débordements physiques dans une dizaine de magasins, et beaucoup d’incivilités ailleurs », a-t-il ajouté. Sur le terrain, les managers ont-ils tous adhérés à cette nouvelle vision de la vente, de cela il n’en est pas question. Quoi qu’il en soit, pris de court, les personnels ont été bousculés, les rayons pris d’assaut par les consommateurs venus parfois de loin: l’effet est loin d’être positif.
  3. Une marque qui se désolidarise de son distributeur face au risque d’opinion. Le patron d’Intermarché assure que l’opération de promotion sur le Nutella « n’a pas été réalisée sans partenariat avec le groupe Ferrero » tout en reconnaissant que c’est Intermarché qui a fixé le prix de vente. Le fabricant de Nutella s’était désolidarisé de cette opération, et avait souligné que « cette promotion a été décidée de manière unilatérale » par Intermarché. Mais alors que Nutella change de formule (sans huile de palme) et donc de gout, cette opération qui mobilise une clientèle acquise est plus que bienvenue.
  4. L’une intervention de l’état pour remettre de l’ordre:  Le patron du groupe dans une interview au Journal du Dimanche s’exclame que c’est fini les promotions à -70%. Alors qu’en réalité Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait demandé mercredi à l’enseigne de distribution de cesser de telles opérations après les empoignades qui ont suivi cette promotion lancée fin janvier.
  5. L’impératif de compétitivité. Intermarché va de son côté poursuivre de grosses opérations commerciales sur le non-alimentaire, « Concernant les produits non agricoles ou fortement transformés par les multinationales agroalimentaires, nous continuons à recevoir de leur part des propositions de campagnes de réduction de prix entre 30 et 50 %. Les consommateurs le souhaitent », a-t-il dit. La compétitivité prix reste un impératif. « Nous demandons que le plafonnement des promotions soit limité aux produits alimentaires ayant un lien direct avec l’agriculture », a ajouté le patron de l’enseigne ! Et l’article de conclure : « Le projet de loi sur l’alimentation présenté mercredi est censé mettre fin à la guerre des prix entre distributeurs, et redonner un peu d’air aux agriculteurs. » On l’espère !

 

 

27 Jan, 2018

Episode 10, Lactalis: derniers rebondissements d’un cas d’école

Dans le dernier épisode, et après une crise sanitaire qui n’aurait duré qu’une semaine (selon La tribune ) le PDG,  du groupe français numéro un mondial du lait, s’exprimait dans les médias justifiant son silence (de plus d’un mois et demi, il fallait rectifier) par la nécessité de se consacrer à la résolution de la crise mais inquiet pour les victimes. Dans le même temps, une tribune (parue cette fois dans le Point ) comparait les morts sur la route et les enfants victimes de la salmonellose de Lactalis, nous mettant dans l’idée qu’il y avait des situations à prioriser.  Oubliant par la même de préciser au lecteur que la salmonellose peut être extrêmement grave surtout pour des bébés.
Toujours est-il que cela n’a pas dû plaire à quelques spécialistes de la cyberattaque qui ont très récemment souhaité s’intéresser au problème. C’est ainsi que le  site internet du groupe Lactalis a fait l’objet de pas moins de douze cyberattaques, l’obligeant à ôter la liste des lots contaminés pendant deux jours de son site (on peut les trouver sur le site du ministère de la Santé) alors que la société Ferrero – après avoir « subi » l’épisode de violences chez Intermarché dans le dossier « pour 3 pots » – est devenue une victime collatérale du dossier Lactalis avec une fakenews lancée sur secretnews d’une possible contamination du Nutella au Lactalis, vérifiée par Le monde  « vérification fakenews »
La suite idéale sera-t-elle une annonce des grands industriels et de ceux de la distribution qui garantirait un nouveau modèle de sécurité sanitaire alimentaire?
La transformation digitale viendra-t-elle au secours des produits à retirer ?
Le consommateur acceptera-t-il que sa carte de fidélité devienne un moyen de sécurité? en même temps qu’une bonne façon de connaître les habitudes de consommation? 
En termes de gestion du risque, le retour d’expérience est une étape essentielle. Affaire à suivre…
26 Jan, 2018

Inondations : solutions pour citoyens en mal d’informations et de conseils

N’ayant pas trouvé les éléments utiles sur le moment, j’ai rassemblé dans cet article ce qui m’est apparu comme essentiel pour vous, votre maison, avant, pendant et après une inondation. N’hésitez pas à laisser un commentaire et du contenu supplémentaire.

Vous d’abord

Disposer d’une zone refuge: pour la sécurité de ses habitants, votre  logement doit posséder une zone refuge. C’est-à-dire un espace où les personnes seront à l’abri de l’eau (à l’étage par exemple) et où elles pourront être évacuées par les secours (il faut donc une issue qui ne soit pas submergée). S’il n’en a pas, allez chez des amis, des voisins, de la famille. Manifestez-vous si vous êtes seul, si vous avez besoin d’aide, si vous avez besoin d’un traitement médical spécifique ( comme de l’oxygène, une dialyse ) ou même si vous pensez ne pas pouvoir gérer cet épisode. La mairie, la police, l’équipe soignante, vos voisins. L’aide viendra d’autant plus vite que vous vous êtes signalé. Parlez avec les enfants: il est important de les rassurer.

  • Informez-vous sur la montée des eaux:  vigicrues, allez sur le site de votre Mairie où, souvent, des informations utiles sont là au bon moment. (par exemple : Celui de la ville de Biot est très bien fait, j’y ai trouvé une vraie culture du risque ).
  • Soyez solidaires: nous sommes bien souvent meilleurs dans les épreuves. Parlez avec vos voisins, veillez sur les anciens, les parents isolés avec des enfants. Aidez-vous tous ensemble nous allons plus vite, et nous allons mieux.
  • Lister les indispensables: prenez des piles, une lampe, mettez des couvertures de coté (si le chauffage est coupé car la chaudière est oups dans la cave). Un téléphone portable chargé, une batterie de rechange, des vivres et de l’eau. Vos médicaments. si l’eau n’est plus consommable, pensez à l’eau, à une nourriture que l’on consomme sans cuisson,  etc… regardez l’affiche insérée c’est la meilleure que j’ai pu trouver.
  • QUI APPELER : Le 18 ou le 112 car ce sont les pompiers qui sont à l’œuvre dans ces conditions. Ils vont veiller sur vous et vos biens. Inutile d’appeler le 15 sauf si l’un de vous est blessé. Soyez patient car parfois ils sont débordés. Leur mission au moment de l’événement est la sauvegarde des populations avant tout. Elle passe par le maintien ou la reconstitution partielle des services afin d’assurer l’hébergement, le ravitaillement, la circulation et l’information.  La Protection Civile aident les collectivités à renforcer les centres vitaux et le maintien des besoins primordiaux de la population.
  • Ne prenez pas votre voiture !

Comment protéger sa maison avant et sur le moment

  • Vérifiez votre assurance: une assurance multirisque habitation couvrira mieux les dommages qu’une assurance simple. Les catastrophes naturelles ne sont pas toujours reconnues en zone inondable. Souvenez-vous que le dégât des eaux c’est uniquement « la remise en état » , et non la réparation et le remboursement des meubles. Certains assureurs compte la peinture au mètre carré près (la partie du mur à remettre en état mais pas tout le mur)
  • Diagnostiquer sa maison:  Reconnaissez les endroits par où l’eau entre, et sachez par où elle pourra s’évacuer si votre cave est inondée par exemple .  Ce diagnostic est souvent négligé alors qu’il est important surtout si vous avez une cave. ( Exemple un soupirail peut-être calfeutré, mais si l’eau est entrée dans votre cave alors il faut imaginer comment il faudra qu’elle ressorte seule ou avec une pompe).  Veiller donc à laisser l’eau s’écouler ensuite. Éviter donc de surprotéger l’habitation par la construction ou le renforcement de murs ou de clôtures qui ralentiront l’évacuation des eaux.
  • Isolez le garage du reste de l’habitation. La porte de garage est souvent la plus basse de la maison et souvent impossible à protéger de la montée des eaux. Mieux vaut alors séparer cette pièce du reste de la maison. Sortez votre voiture, les vélos, les objets qui souffriraient de l’eau. Mettez les à l’abri.
  • Vérifiez les appareils d’évacuation des eaux : le tuyaux du jardin n’est-il pas troué ? vérifier la pompe de relevage, vos grilles d’évacuation sont-elles bouchées par les feuilles, etc..
  • Occultez les ouvertures basses et placer les entrées d’air au-dessus du niveau des plus hautes eaux connues.
  • Pensez aux compteurs électriques : Si vous construisez, installer l’armoire électrique au-dessus du niveau des plus hautes eaux connues à l’occasion des travaux. Ce doit être désormais un réflexe à avoir. Repérer où se trouvent le disjoncteur et les robinets d’arrêt du gaz, si vous êtes occupant d’une maison en vacances, pensez à pour pouvoir les couper en cas d’inondation et éviter ainsi des dégâts supplémentaires. Couper électricité et gaz en cas d’inondation.
  • Protégez vos meubles électriques:  débranchez-les et bâchez-les par le bas.
  • Protéger les meubles : On n’y pense pas assez souvent, mais une bâche est parfaitement à même de protéger un meuble. Évidemment, elle doit être parfaitement positionnée pour être véritablement efficace.
  • Surélever les meubles: certains éléments sont difficiles à transporter en lieu sûr dans les étages comme les meubles et l’électroménager lourd. On peut alors limiter les dégâts en les surélevant grâce à des tréteaux ou des parpaings ou même en les posant sur d’autres meubles.
  • Le déplacement des objets en dehors de la zone inondable: le prévoir si vous avez des objets auxquels vous tenez et qui ne peuvent être remplacés.
  • Sécuriser les éléments fragiles: les coussins du canapé, les rideaux, les tableaux, les nappes… tous les éléments en tissu ou qui ne sont pas imperméables doivent être transférés à l’étage ou rangés dans des caisses hermétiques c’est mieux.
  • Ranger en hauteur les objets qui peuvent flotter : les objets de décoration, les ustensiles, les couverts et tous les petits objets qui se trouvent dans les placards et les tiroirs peuvent se mettre à flotter et être abîmés au moment de l’évacuation de l’eau. Il faut penser à les protéger ou à les ranger en hauteur sur des étagères.
  • Attacher les objets imposants: Si l’eau pénètre dans un local où se trouvent des cuves ou des bouteilles d’hydrocarbures, elles peuvent être entraînées et se mettre à flotter, ce qui peut occasionner de gros dommages. Il faut donc les amarrer solidement avec des cordes.
  • Les sols ne peuvent pas être protégés mais sachez que le carrelage et le parquet traditionnel supportent le mieux le passage de l’eau que la moquette ou le parquet flottant par exemple. Pensez-y à la reconstruction si besoin. Mais ôtez les tapis

Le matériel indispensable à avoir

  • Les sacs absorbants : il existe de nombreuses technologies nouvelles qu’il serait bon de connaître. Les sacs absorbant en font partie. Ces sacs absorbent l’eau et servent de remparts pour l’endiguer et la canaliser en cas d’inondation. Ils présentent un avantage notable en termes de manipulation et de stockage (poids passant de 400g en moyenne avant utilisation à 20kg après). Le prix est néanmoins environ deux fois plus élevé qu’un sac de sable. On les trouve, dans les surfaces de bricolage.
  • Les sacs de sable: pour rehausser le niveau du seuil des ouvertures. Les sacs peuvent servir à obstruer les entrées mais également à endiguer une maison. Disposé à plat, en quinconce, dans le sens de la longueur par rapport au sens d’écoulement prévisible de l’inondation, la barrière ainsi formée permet de limiter la pénétration de l’eau et de la filtrer le cas échéant si une pollution était à déplorer. Les sacs de sable sont envisageables pour obturer des ouvertures (porte d’entrée, baie vitrée, portail, etc.). Une technique associe la bâche en plastique pour renforcer l’étanchéité.
  • Les bâches : 
  • Le Mastic: Il sert à étanchéifier les interstices des compteurs électriques par exemple, des bas de portes
  • Votre propre équipement: C’est le moment de vérifier si vous avez les raclettes, les balaies, les bottes à proximité
  • Votre équipement de survie : Eau, portable et batterie , nourriture, médicaments, couteaux suisse, pulls, etc… pensez au fait que vosu n’aurez pas d’électricité donc torche, …

Pose de sacs, mastic des interstices, 

Que faire ensuite

  • Informez vos proches
  • Faites votre état des lieux : Faites des photos: avant, pendant et après. N’oubliez pas que le dommage de l’eau est long à se manifester parfois – Une fondation qui glisse, un mur qui cloque après des mois, etc…
  • Déclarez votre sinistre à la ville: Peu de gens le savent mais, sans une liste des maisons et dommages réalisée par la commune et communiquée à la préfecture et au ministère de l’écologie, il est impossible de faire décréter l’état de catastrophe naturelle qui seul lui déclenchera les modalités de la prise en charge par les assureurs. Donc sauf cas où la ville l’a déjà décrété, et là vous le saurez,  il faut déclarer son sinistre à la commune (c’est aussi valable pour la sécheresse.)
  • Le réflexe Assurance : Mettez-vous en relation avec votre assureur. J’ai trouvé ceci: la foire aux questions de la Fédération des Assurances pour savoir que faire.  suivez ce lien
  • Ouvrez les lieux pour permettre à l’eau de s’évacuer plus rapidement

N’hésitez pas à commenter. Bon courage !

23 Jan, 2018

Médicament & société : Levothyrox, quand la société fait entendre sa voix

Le dossier du Lévothyrox ne semble pas terminé.

La tribune parue dans Le Monde des cinq endocrinologues le 29 décembre a joué comme un réactivateur. Dedans, les auteurs y défendent un effet « Nocebo » et demandent une analyse sociologique. Cette affirmations de ce qui serait une « fausse crise sanitaire » sonne tel un jugement pour les milliers de patients inquiets d’effets nombreux ressentis pour le moins réels (prise de poids conséquente, attaque de panique, dépression, angoisse, vertiges, chute de cheveux, etc). Face à de tels effets, et même sans en connaître la cause précise, il aurait été sage, considérant les immenses méconnaissances de la science, rappelées par le passé (Médiator, Viox, etc…) que le doute scientifique prenne place et profite aux patients.

A l’origine de cette affaire, la demande des patients est simple:  Pour l’association Vivre sans thyroïde qui s’exprime dans une tribune au « Le Monde » le 16 octobre, les études validant le changement de formule de Levothyrox auraient dû être mieux encadrées par les autorités sanitaires. Il y a pour l’association non pas, une affaire de communication mais bien une défaillance des tests de bioéquivalence.

En clair: le produit, dont la nouvelle formulation laissait espérer une plus grande stabilité et donc un meilleur service rendu, se montre aujourd’hui présenter des effets indésirables très importants pour les patients. En effet : Même si, le dosage montre que le fonctionnement de la thyroïde est « normalisé » avec la nouvelle formule, les patients présentent des symptômes typiques d’hyper et d’hypothyroïdie. Est-ce l’adjuvant associé qui est en cause ? Qui cherche ? Où est l’étude qui permettrait de faire le point.

Aujourd’hui des réunions se tiennent partout en France et rassemblent ces patients qui cherchent des réponses auprès du seul public qui les renseigne. Car la plus part des médecins eux, n’en n’ont pas, pas plus que tous les autres soignants. De nombreux patients ont pris la décision d’arrêter Levothyrox nouvelle formule, et achètent via internet,  à l’étranger, et partout où l’ancienne formule est disponible. Les pharmacies sont elles,  mal ou pas assez approvisionnées face à la demande de ces milliers de patients en ce qui concerne l’ancienne formule.

Quel est le cout pour la société ? Outre les nombreux effets pour les patients, les analyses des taux et les consultations, la mise en place d’un système de distribution en urgence, les actes de justice, etc? Quels seront les incidences sur les usages et la confiance des citoyens s’agissant des médicaments face à un médicament qui comporterait un risque ressenti comme plus grand que le bénéfice pour le patient ? Quelle conséquences en tirera les laboratoires Merck ? Cette affaire peut-elle déteindre plus largement sur celle des adjuvants ou nuire à l’usage du générique?

16 Jan, 2018

Publié n’est pas communiqué : Le bilan de la CNAM fait état de la hausse des affections psychiques en lien avec le travail. Les femmes sont les premières victimes.

Dépressions, troubles anxieux… Plus de 10 000 affections psychiques ont été reconnues comme accidents du travail en 2016, 596 l’ont été comme maladies professionnelles, indique l’Assurance-maladie. Ces chiffres, publiés mardi 16 janvier dans son bilan « Santé travail : enjeux et actions », révèlent une hausse continue sur cinq ans des troubles psychosociaux liés au travail, alors même que « le nombre d’accidents du travail d’autre nature baisse », précise Marine Jeantet, directrice des risques professionnels de l’Assurance-maladie. Entre 2011 et 2016, la part des affections psychiques dans l’ensemble des accidents du travail a progressé de 1 % à 1,6 %. Les assurés sont, il est vrai, de plus en plus nombreux à demander la reconnaissance de leur affection psychique en maladie professionnelle, ce qui renforce la hausse. Depuis 2012, les demandes sont passées de 200 à 1 100 et devraient « avoisiner 1 500 en 2017 ». L’Assurance-maladie a validé 50 % des demandes de reconnaissance en maladie professionnelle et 70 % des demandes en accident du travail.

L’enjeu de l’étude est « d’une part de souligner que l’Assurance-maladie reconnaît les affections psychiques comme accident du travail et d’autre part, en période de contrainte budgétaire, d’identifier les secteurs et les salariés les plus touchés pour orienter les mesures préventives », explique Mme Jeantet. La prise en charge des affections psychiques représentait environ 230 millions d’euros en 2016, sur un budget total de prestations de 8,2 milliards pour la branche risques professionnels.

Lire la suite

 

 

11 Jan, 2018

Episode 9: Après Leclerc mardi, les groupes Auchan, Carrefour et Système U ont reconnu, avoir commercialisé des produits Lactalis

Le Monde – Pourtant retirés de la vente en raison d’une contamination aux salmonelles, depuis le rappel, le 21 décembre, par le géant de l’agroalimentaire, de 720 lots de lait infantile. Au début de décembre, l’industriel laitier avait déjà procédé au retrait de 625 produits. Ces annonces en cascade sont faites vingt-quatre heures après les révélations sur la vente, par l’enseigne Leclerc, de 984 produits Lactalis incriminés. Michel-Edouard Leclerc, le patron du distributeur, avait immédiatement présenté ses excuses. « Je ne peux que constater et confirmer l’existence de défaillances dans les opérations de retrait effectuées par certains magasins de notre enseigne », avait ainsi écrit sur son blog mardi soir Michel-Edouard Leclerc, reconnaissant un « bug inadmissible ». De son côté, la Répression des fraudes a fait savoir qu’elle était en train de procéder à des contrôles partout en France pour vérifier que les produits avaient bien été retirés des rayons et des stocks dans toute la chaîne de la distribution, des magasins aux hôpitaux en passant par les pharmacies.

  • Auchan se dit « consterné » par la vente de 52 lots interdits dans ses magasins Auchan a annoncé mercredi avoir vendu 52 boîtes de lait infantile Lactalis qui auraient dû être retirées de ses rayons. « Malgré le retrait effectif de 36 000 produits, 52 produits supplémentaires – des boîtes de lait infantile – ont échappé à la vigilance de nos équipes et ont été vendus après la date du rappel sur 28 magasins (hypermarchés et supermarchés) », écrit dans un communiqué Auchan, qui se dit « consterné et présente ses excuses pour ces erreurs subies par ses clients ». Le 2 janvier, explique le groupe de distribution, « un magasin a reçu une livraison comprenant des références concernées par le rappel du 21 décembre. Suite à cette anomalie, Auchan Retail France a lancé un audit approfondi de la situation dans chacun de ses magasins afin de vérifier la parfaite application de la procédure de rappel ».

« Des clients ont d’ores et déjà été informés, permettant le rappel des produits incriminés, les derniers clients sont en train d’être identifiés et contactés. »

Auchan précise qu’un numéro (03.5930.5930) est « à la disposition des consommateurs qui auraient des questions »

  • Système U : « 384 boîtes de lait ont échappé à la procédure de rappel » Le groupe de distribution Système U a, de son côté, déclaré avoir vendu 384 boîtes de lait infantile Lactalis incriminées. « Il s’avère que 384 boîtes de lait ont échappé à cette procédure de rappel mise en œuvre dès le 21 décembre, et ont été vendues dans les jours qui ont suivi », a annoncé dans un communiqué le groupe, qui a « instantanément procédé à l’appel des clients identifiés ». « Désormais, plus aucun de ces produits n’est présent dans les Magasins U », a assuré l’enseigne.

« Les Magasins U expriment leurs regrets pour ce dysfonctionnement et continuent à tout mettre œuvre pour assurer la sécurité de ses clients. »

Système U a mis en place un numéro d’appel à disposition des consommateurs : 09 69 36 69 36.

  • Intermarché stoppe la vente des laits Lactalis de la marque Milumel Accusé par une cliente, Intermarché a affirmé mercredi qu’il vérifiait qu’« aucun produit [interdit] n’a[vait] été vendu après la date de demande de rappel par Lactalis » dans ses magasins. En attendant, le groupe a d’ores et déjà décidé arrêter « définitivement » de commercialiser des laits infantiles Lactalis de la marque Milumel, a annoncé, mercredi, Thierry Cotillard, le président du groupe de distribution, dénonçant notamment une « gestion chaotique de sa crise » par l’industriel laitier. « A ce stade, nous avons deux produits qui nous ont été remontés par deux consommatrices », a ajouté M. Cotillard, qui a assuré que la direction refaisait « un point avec l’ensemble de nos points de vente » pour établir un bilan précis des produits concernés par les procédures de rappel qui auraient éventuellement été vendus aux clients d’Intermarché. Le groupe a également annoncé que « tout produit qui fera l’objet d’un retrait/rappel pourra faire désormais l’objet d’un blocage en caisse sur la totalité de nos points de vente ». Le groupe Intermarché compte 1 800 points de vente un peu partout en France.
  • Carrefour : 434 produits ont été vendus après le rappel Le groupe de distribution Carrefour a annoncé mercredi soir avoir vendu des produits infantiles Lactalis qui auraient dû être retirés de ses rayons en raison d’une contamination aux salmonelles. « Un plan de contrôle a été mis en place dans l’ensemble des magasins pour s’assurer du retrait et de la destruction des produits concernés. Néanmoins, et malgré ces mesures de vigilance, 434 produits ont été vendus après le rappel », a indiqué le groupe de distribution dans un communiqué. Carrefour ajoute avoir retiré 94 959 produits et précisé avoir ensuite élargi son rappel « à tous les produits infantiles fabriqués par l’usine de Craon en Mayenne ». Carrefour tient à disposition son service consommateurs (0 805 900 022) pour répondre à leurs questions.
  • Monoprix a mis en place un blocage des codes-barres Pour sa part, Monoprix a annoncé la mise en œuvre d’un système de blocage des codes-barres : « S’il en reste [des produits Lactalis interdits à la vente], ce qu’on ne pense pas, ils ne peuvent pas être encaissés », a indiqué une porte-parole du groupe. Geoffroy Didier, secrétaire général délégué des Républicains (LR), a demandé jeudi la création d’une commission d’enquête parlementaire.

Lire aussi :   Lactalis : quels sont les lots de laits infantiles concernés par le rappel et par quoi les remplacer ?

 

10 Jan, 2018

Conflits d’intérêts excessifs, trop visibles: Comment Hôpitaux et Labo co-habitent

Le principal intérêt des laboratoires pharmaceutiques est bien évidemment autour de la vente des médicaments et donc de la prescription même si pour les laboratoires c’est la participation des médecins hospitaliers à la recherche clinique et leur influence qui est recherché.  Pour obtenir l’AMM d’un médicament, un laboratoire doit effectuer des essais cliniques encadrés par des normes internationales en milieu hospitaliers. D’où l’attrait des labo pour l’hôpital. Depuis quatre ans, les sommes versées à l’hôpital pour la réalisation des essais sont perçues par l’hôpital sur un fonds spécifique. Autrefois, le médecin touchait en plus de l’hôpital, une rémunération versée par le laboratoire via une association. Ces associations crées par les médecins eux même, échappant quelque peu au contrôle de l’hôpital même si les statuts et les comptes étaient déposés.

Quel est désormais le lien entre labo et médecins au sein des hopiatux publics? Alternatives Economiques – y consacre un article et une enquête  et publie des données exclusives qui prouvent l’omniprésence des laboratoires dans la politique économique du médicament. Il s’agit du deuxième volet d’une enquête en quatre épisodes. Selon eux, pas moins de 73 % des médecins de l’AP-HP entretiennent des liens d’intérêts avec des laboratoires.

Article passionnant, néanmoins une précision à apporter: l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) n’a pas été la première à mettre en garde ses médecins pour leur liens d’intérêts jugés « excessifs », ou « trop visibles » avec les laboratoires pharmaceutiques. En 2010, le directeur général du groupe hospitalier Paul Guiraud, écrivait à deux médecins en la matière. Au premier, sur l’organisation d’un colloque financé par un laboratoire; au deuxième sur un essai clinique dont il s’étonnait de cette rémunération à part et faite au médecin. Je pense que de nombreux directeurs d’établissement ont travaillés la question mais sans le dire… même si la valeur d’exemple de l’APHP est indéniable.