27 Jan, 2018

Episode 10, Lactalis: derniers rebondissements d’un cas d’école

Dans le dernier épisode, et après une crise sanitaire qui n’aurait duré qu’une semaine (selon La tribune ) le PDG,  du groupe français numéro un mondial du lait, s’exprimait dans les médias justifiant son silence (de plus d’un mois et demi, il fallait rectifier) par la nécessité de se consacrer à la résolution de la crise mais inquiet pour les victimes. Dans le même temps, une tribune (parue cette fois dans le Point ) comparait les morts sur la route et les enfants victimes de la salmonellose de Lactalis, nous mettant dans l’idée qu’il y avait des situations à prioriser.  Oubliant par la même de préciser au lecteur que la salmonellose peut être extrêmement grave surtout pour des bébés.
Toujours est-il que cela n’a pas dû plaire à quelques spécialistes de la cyberattaque qui ont très récemment souhaité s’intéresser au problème. C’est ainsi que le  site internet du groupe Lactalis a fait l’objet de pas moins de douze cyberattaques, l’obligeant à ôter la liste des lots contaminés pendant deux jours de son site (on peut les trouver sur le site du ministère de la Santé) alors que la société Ferrero – après avoir « subi » l’épisode de violences chez Intermarché dans le dossier « pour 3 pots » – est devenue une victime collatérale du dossier Lactalis avec une fakenews lancée sur secretnews d’une possible contamination du Nutella au Lactalis, vérifiée par Le monde  « vérification fakenews »
La suite idéale sera-t-elle une annonce des grands industriels et de ceux de la distribution qui garantirait un nouveau modèle de sécurité sanitaire alimentaire?
La transformation digitale viendra-t-elle au secours des produits à retirer ?
Le consommateur acceptera-t-il que sa carte de fidélité devienne un moyen de sécurité? en même temps qu’une bonne façon de connaître les habitudes de consommation? 
En termes de gestion du risque, le retour d’expérience est une étape essentielle. Affaire à suivre…
26 Jan, 2018

Inondations : solutions pour citoyens en mal d’informations et de conseils

N’ayant pas trouvé les éléments utiles sur le moment, j’ai rassemblé dans cet article ce qui m’est apparu comme essentiel pour vous, votre maison, avant, pendant et après une inondation. N’hésitez pas à laisser un commentaire et du contenu supplémentaire.

Vous d’abord

Disposer d’une zone refuge: pour la sécurité de ses habitants, votre  logement doit posséder une zone refuge. C’est-à-dire un espace où les personnes seront à l’abri de l’eau (à l’étage par exemple) et où elles pourront être évacuées par les secours (il faut donc une issue qui ne soit pas submergée). S’il n’en a pas, allez chez des amis, des voisins, de la famille. Manifestez-vous si vous êtes seul, si vous avez besoin d’aide, si vous avez besoin d’un traitement médical spécifique ( comme de l’oxygène, une dialyse ) ou même si vous pensez ne pas pouvoir gérer cet épisode. La mairie, la police, l’équipe soignante, vos voisins. L’aide viendra d’autant plus vite que vous vous êtes signalé. Parlez avec les enfants: il est important de les rassurer.

  • Informez-vous sur la montée des eaux:  vigicrues, allez sur le site de votre Mairie où, souvent, des informations utiles sont là au bon moment. (par exemple : Celui de la ville de Biot est très bien fait, j’y ai trouvé une vraie culture du risque ).
  • Soyez solidaires: nous sommes bien souvent meilleurs dans les épreuves. Parlez avec vos voisins, veillez sur les anciens, les parents isolés avec des enfants. Aidez-vous tous ensemble nous allons plus vite, et nous allons mieux.
  • Lister les indispensables: prenez des piles, une lampe, mettez des couvertures de coté (si le chauffage est coupé car la chaudière est oups dans la cave). Un téléphone portable chargé, une batterie de rechange, des vivres et de l’eau. Vos médicaments. si l’eau n’est plus consommable, pensez à l’eau, à une nourriture que l’on consomme sans cuisson,  etc… regardez l’affiche insérée c’est la meilleure que j’ai pu trouver.
  • QUI APPELER : Le 18 ou le 112 car ce sont les pompiers qui sont à l’œuvre dans ces conditions. Ils vont veiller sur vous et vos biens. Inutile d’appeler le 15 sauf si l’un de vous est blessé. Soyez patient car parfois ils sont débordés. Leur mission au moment de l’événement est la sauvegarde des populations avant tout. Elle passe par le maintien ou la reconstitution partielle des services afin d’assurer l’hébergement, le ravitaillement, la circulation et l’information.  La Protection Civile aident les collectivités à renforcer les centres vitaux et le maintien des besoins primordiaux de la population.
  • Ne prenez pas votre voiture !

Comment protéger sa maison avant et sur le moment

  • Vérifiez votre assurance: une assurance multirisque habitation couvrira mieux les dommages qu’une assurance simple. Les catastrophes naturelles ne sont pas toujours reconnues en zone inondable. Souvenez-vous que le dégât des eaux c’est uniquement « la remise en état » , et non la réparation et le remboursement des meubles. Certains assureurs compte la peinture au mètre carré près (la partie du mur à remettre en état mais pas tout le mur)
  • Diagnostiquer sa maison:  Reconnaissez les endroits par où l’eau entre, et sachez par où elle pourra s’évacuer si votre cave est inondée par exemple .  Ce diagnostic est souvent négligé alors qu’il est important surtout si vous avez une cave. ( Exemple un soupirail peut-être calfeutré, mais si l’eau est entrée dans votre cave alors il faut imaginer comment il faudra qu’elle ressorte seule ou avec une pompe).  Veiller donc à laisser l’eau s’écouler ensuite. Éviter donc de surprotéger l’habitation par la construction ou le renforcement de murs ou de clôtures qui ralentiront l’évacuation des eaux.
  • Isolez le garage du reste de l’habitation. La porte de garage est souvent la plus basse de la maison et souvent impossible à protéger de la montée des eaux. Mieux vaut alors séparer cette pièce du reste de la maison. Sortez votre voiture, les vélos, les objets qui souffriraient de l’eau. Mettez les à l’abri.
  • Vérifiez les appareils d’évacuation des eaux : le tuyaux du jardin n’est-il pas troué ? vérifier la pompe de relevage, vos grilles d’évacuation sont-elles bouchées par les feuilles, etc..
  • Occultez les ouvertures basses et placer les entrées d’air au-dessus du niveau des plus hautes eaux connues.
  • Pensez aux compteurs électriques : Si vous construisez, installer l’armoire électrique au-dessus du niveau des plus hautes eaux connues à l’occasion des travaux. Ce doit être désormais un réflexe à avoir. Repérer où se trouvent le disjoncteur et les robinets d’arrêt du gaz, si vous êtes occupant d’une maison en vacances, pensez à pour pouvoir les couper en cas d’inondation et éviter ainsi des dégâts supplémentaires. Couper électricité et gaz en cas d’inondation.
  • Protégez vos meubles électriques:  débranchez-les et bâchez-les par le bas.
  • Protéger les meubles : On n’y pense pas assez souvent, mais une bâche est parfaitement à même de protéger un meuble. Évidemment, elle doit être parfaitement positionnée pour être véritablement efficace.
  • Surélever les meubles: certains éléments sont difficiles à transporter en lieu sûr dans les étages comme les meubles et l’électroménager lourd. On peut alors limiter les dégâts en les surélevant grâce à des tréteaux ou des parpaings ou même en les posant sur d’autres meubles.
  • Le déplacement des objets en dehors de la zone inondable: le prévoir si vous avez des objets auxquels vous tenez et qui ne peuvent être remplacés.
  • Sécuriser les éléments fragiles: les coussins du canapé, les rideaux, les tableaux, les nappes… tous les éléments en tissu ou qui ne sont pas imperméables doivent être transférés à l’étage ou rangés dans des caisses hermétiques c’est mieux.
  • Ranger en hauteur les objets qui peuvent flotter : les objets de décoration, les ustensiles, les couverts et tous les petits objets qui se trouvent dans les placards et les tiroirs peuvent se mettre à flotter et être abîmés au moment de l’évacuation de l’eau. Il faut penser à les protéger ou à les ranger en hauteur sur des étagères.
  • Attacher les objets imposants: Si l’eau pénètre dans un local où se trouvent des cuves ou des bouteilles d’hydrocarbures, elles peuvent être entraînées et se mettre à flotter, ce qui peut occasionner de gros dommages. Il faut donc les amarrer solidement avec des cordes.
  • Les sols ne peuvent pas être protégés mais sachez que le carrelage et le parquet traditionnel supportent le mieux le passage de l’eau que la moquette ou le parquet flottant par exemple. Pensez-y à la reconstruction si besoin. Mais ôtez les tapis

Le matériel indispensable à avoir

  • Les sacs absorbants : il existe de nombreuses technologies nouvelles qu’il serait bon de connaître. Les sacs absorbant en font partie. Ces sacs absorbent l’eau et servent de remparts pour l’endiguer et la canaliser en cas d’inondation. Ils présentent un avantage notable en termes de manipulation et de stockage (poids passant de 400g en moyenne avant utilisation à 20kg après). Le prix est néanmoins environ deux fois plus élevé qu’un sac de sable. On les trouve, dans les surfaces de bricolage.
  • Les sacs de sable: pour rehausser le niveau du seuil des ouvertures. Les sacs peuvent servir à obstruer les entrées mais également à endiguer une maison. Disposé à plat, en quinconce, dans le sens de la longueur par rapport au sens d’écoulement prévisible de l’inondation, la barrière ainsi formée permet de limiter la pénétration de l’eau et de la filtrer le cas échéant si une pollution était à déplorer. Les sacs de sable sont envisageables pour obturer des ouvertures (porte d’entrée, baie vitrée, portail, etc.). Une technique associe la bâche en plastique pour renforcer l’étanchéité.
  • Les bâches : 
  • Le Mastic: Il sert à étanchéifier les interstices des compteurs électriques par exemple, des bas de portes
  • Votre propre équipement: C’est le moment de vérifier si vous avez les raclettes, les balaies, les bottes à proximité
  • Votre équipement de survie : Eau, portable et batterie , nourriture, médicaments, couteaux suisse, pulls, etc… pensez au fait que vosu n’aurez pas d’électricité donc torche, …

Pose de sacs, mastic des interstices, 

Que faire ensuite

  • Informez vos proches
  • Faites votre état des lieux : Faites des photos: avant, pendant et après. N’oubliez pas que le dommage de l’eau est long à se manifester parfois – Une fondation qui glisse, un mur qui cloque après des mois, etc…
  • Déclarez votre sinistre à la ville: Peu de gens le savent mais, sans une liste des maisons et dommages réalisée par la commune et communiquée à la préfecture et au ministère de l’écologie, il est impossible de faire décréter l’état de catastrophe naturelle qui seul lui déclenchera les modalités de la prise en charge par les assureurs. Donc sauf cas où la ville l’a déjà décrété, et là vous le saurez,  il faut déclarer son sinistre à la commune (c’est aussi valable pour la sécheresse.)
  • Le réflexe Assurance : Mettez-vous en relation avec votre assureur. J’ai trouvé ceci: la foire aux questions de la Fédération des Assurances pour savoir que faire.  suivez ce lien
  • Ouvrez les lieux pour permettre à l’eau de s’évacuer plus rapidement

N’hésitez pas à commenter. Bon courage !

23 Jan, 2018

État des lieux de la cybercriminalité: 172 milliards volés en 2017

Hackers stole $172 billion from people in 2017

Source:

Image credit:

  • Bruno Fontes | Flickr
23 Jan, 2018

Médicament & société : Levothyrox, quand la société fait entendre sa voix

Le dossier du Lévothyrox ne semble pas terminé.

La tribune parue dans Le Monde des cinq endocrinologues le 29 décembre a joué comme un réactivateur. Dedans, les auteurs y défendent un effet « Nocebo » et demandent une analyse sociologique. Cette affirmations de ce qui serait une « fausse crise sanitaire » sonne tel un jugement pour les milliers de patients inquiets d’effets nombreux ressentis pour le moins réels (prise de poids conséquente, attaque de panique, dépression, angoisse, vertiges, chute de cheveux, etc). Face à de tels effets, et même sans en connaître la cause précise, il aurait été sage, considérant les immenses méconnaissances de la science, rappelées par le passé (Médiator, Viox, etc…) que le doute scientifique prenne place et profite aux patients.

A l’origine de cette affaire, la demande des patients est simple:  Pour l’association Vivre sans thyroïde qui s’exprime dans une tribune au « Le Monde » le 16 octobre, les études validant le changement de formule de Levothyrox auraient dû être mieux encadrées par les autorités sanitaires. Il y a pour l’association non pas, une affaire de communication mais bien une défaillance des tests de bioéquivalence.

En clair: le produit, dont la nouvelle formulation laissait espérer une plus grande stabilité et donc un meilleur service rendu, se montre aujourd’hui présenter des effets indésirables très importants pour les patients. En effet : Même si, le dosage montre que le fonctionnement de la thyroïde est « normalisé » avec la nouvelle formule, les patients présentent des symptômes typiques d’hyper et d’hypothyroïdie. Est-ce l’adjuvant associé qui est en cause ? Qui cherche ? Où est l’étude qui permettrait de faire le point.

Aujourd’hui des réunions se tiennent partout en France et rassemblent ces patients qui cherchent des réponses auprès du seul public qui les renseigne. Car la plus part des médecins eux, n’en n’ont pas, pas plus que tous les autres soignants. De nombreux patients ont pris la décision d’arrêter Levothyrox nouvelle formule, et achètent via internet,  à l’étranger, et partout où l’ancienne formule est disponible. Les pharmacies sont elles,  mal ou pas assez approvisionnées face à la demande de ces milliers de patients en ce qui concerne l’ancienne formule.

Quel est le cout pour la société ? Outre les nombreux effets pour les patients, les analyses des taux et les consultations, la mise en place d’un système de distribution en urgence, les actes de justice, etc? Quels seront les incidences sur les usages et la confiance des citoyens s’agissant des médicaments face à un médicament qui comporterait un risque ressenti comme plus grand que le bénéfice pour le patient ? Quelle conséquences en tirera les laboratoires Merck ? Cette affaire peut-elle déteindre plus largement sur celle des adjuvants ou nuire à l’usage du générique?

19 Jan, 2018

Perception du risque ailleurs : Aux Etat-Unis, cet article du NYT sur l’épidémie de grippe

How bad is this flu season? At the moment, the 2017-2018 flu season is considered “moderately severe.” Large numbers of Americans have fallen ill, and every state except Hawaii has reported widespread flu activity. But some regions have been hit harder than others. More important, the number of people hospitalized or dying from flu nationwide is not unusually high. This season is closely paralleling the 2014-2015 season, which was dominated by the same H3N2 flu strain and was also “moderately severe.”

Is this year’s flu strain unusually dangerous? H3N2 is the most dangerous of the four seasonal flu strains, but it is not new nor uniquely lethal. A typical season mixes two Type A strains — H1N1 and H3N2, and two Type B strains — Victoria and Yamagata. (The B strains normally arrive later and are rarer.) As of Jan. 7, about 78 percent of all samples genetically sequenced have been H3N2, according to the Centers for Disease Control and Prevention. That strain first emerged in Hong Kong in 1968 and killed an estimated 1 million people around the world that year. But it has circulated ever since, constantly undergoing small mutations. Many people have had it, and an H3N2 strain is a component of every season’s flu shot, so partial immunity is widespread. La suite

In the US news: America’s serious influenza outbreak has touched every state in the continental United States. The Centers for Disease Control and Prevention says there’s widespread flu activity from this season’s outbreak in all of the continental U.S. – something that hasn’t happened in the CDC’s 13 years of tracking the spread of influenza via particular surveillance. The current flu season started earlier than in the past and is likely peaking, according to the CDC. « I think the simplest way to describe it is that flu is everywhere in the U.S. right now. There’s lots of flu in lots of places, » Dr. Dan Jernigan, director of the CDC’s Influenza Division, said during a recent briefing on U.S. flu activity.

17 Jan, 2018

Histoire d’une controverse : Vaccination obligatoire et débat confisqué

Dans le Monde diplomatique, je relève grâce à un lecteur attentif des débats de société, ce très bel article de Leïla Shahshahani qui pose de nombreuses questions intéressantes, quelque soit l’opinion que chacun peut avoir sur le sujet.

Histoire d’une concertation dévoyée.

Tout enfant né en France à partir du 1er janvier 2018 devra obligatoirement recevoir avant ses 2 ans onze vaccins, contre trois auparavant. Désireux de rappeler les bienfaits incontestables de ce mode de prévention, le gouvernement recherche l’efficacité. Mais la volonté de clore le débat scientifique et politique pourrait au contraire relancer les soupçons qui l’empoisonnent, en renvoyant chacun à ses certitudes. Les enfants non vaccinés n’auront plus accès aux établissements d’accueil collectifs à compter du 1er juin 2018. Les sanctions à l’égard des parents réfractaires ne relèveront plus du code de la santé publique spécifique à la vaccination, mais du code pénal relatif à la santé de l’enfant, qui prévoit une peine beaucoup plus lourde (deux ans de prison et 30 000 euros d’amende). La ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn assume pleinement ce tournant autoritaire avec une expression révélatrice : « La contrainte vise à rendre la confiance. » la suite

17 Jan, 2018

Débat environnemental : Le plus ancien conflit environnemental français en voie de résolution

  • Fin du suspense. A l’issue du conseil des ministres, ce mercredi, le premier ministre Edouard Philippe a annoncé l’abandon définitif du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
  • L’aéroport de Nantes-Atlantique, à Bouguenais, au sud-ouest de Nantes, sera réaménagé et modernisé afin d’assumer l’augmentation du nombre de voyageurs.
  • Les forces de l’ordre vont mettre en oeuvre l’évacuation des personnes qui occupent illégalement la ZAD « d’ici au printemps prochain » et rétablir la circulation sur les trois routes qui traversent Notre-Dame-des-Landes.