28 Sep, 2018

L’insolence du succès : Pour calmer le jeu, Netflix ouvre un bureau à Paris

Avec l’ouverture d’un bureau parisien, Netflix montre ses ambitions en France, où le service est présent depuis trois ans.

L’insolence du succès et la suprématie de Netflix lui attire bien des opposants. Pour calmer le jeu, le PDG Reed Hasting a annoncé que Netflix aura un bureau en France d’une vingtaine de personnes à partir de 2019. Avec cette présence, l’entreprise américaine cherche à donner des gages à un marché à l’importance croissante : on ne pourra plus dire que le leader de la vidéo en ligne par abonnement dans le monde – et en France – n’a pas un seul employé dans l’Hexagone. « En tant qu’entreprise, nous essayons de grandir et de devenir de meilleurs citoyens européens et français », a assuré le fondateur de la plate-forme née en Californie. Avec ce signe de bonne volonté, Netflix montre ses ambitions en France, où le service fête son troisième anniversaire, bien que, sur le fond, ses concessions soient limitées.

L’installation du bureau français est symbolique : tout le secteur se rappelle que Netflix, lors de son arrivée fin 2015, avait déjà ouvert une toute petite antenne, constituée de deux ou trois employés chargés du marketing et des relations presse. Mais ce bureau avait rapidement été fermé et tous les salariés français rassemblés au siège européen à Amsterdam : ce retrait, symbolique du refus d’intégrer le système de réglementation audiovisuelle français, n’avait fait que renforcer l’hostilité du milieu audiovisuel et politique hexagonal. La suite dans Le Monde

28 Sep, 2018

Le cas du Levothyrox pose la question du champ d’application du secret des affaires à la santé publique

Les Jours, Médiapart, le Monde,… La presse accumule les articles et les accusations à l’égard de l’agence du médicament. Il ne s’agit plus cette fois d’un problème de communication mais bien d’un fait plus grave qui lui serait repproché.

L’ANSM aurait empêché la transmission d’informations sur la provenance du principe actif du Levothyrox, dont la nouvelle formule est au cœur d’une polémique. Ce seriat alors la première application connue de la loi sur le secret des affaires, définitivement validée par le Conseil constitutionnel en juillet. Jeudi 27 septembre, le site d’information Les Jours a révélé que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait censuré partiellement une copie de l’autorisation de mise sur le marché du Levothyrox, ce médicament controversé fabriqué par le groupe pharmaceutique allemand Merck. La demande de transmission de ce document public avait été effectuée par Me Emmanuel Ludot, avocat de plusieurs malades de la tyroïde, victimes d’effets secondaires importants depuis la mise sur le marché de la nouvelle formule du Levothyrox

Secret des affaires

Si la transmission de ce document par l’ANSM est obligatoire, en vertu du code des relations entre le public et l’administration, celle-ci a utilisé la loi sur le secret des affaires, entrée en vigueur cet été, afin de caviarder certains passages de l’autorisation de mise sur le marché. Et non des moindres : impossible de lire les informations concernant le lieu de production et le nom de l’entreprise qui fabrique le principe actif de la nouvelle formule du Levothyrox.

La suite dans le Monde et à mon avis ce n’est pas la fin….

28 Sep, 2018

En Martinique, la pollution au chlordécone qualifiée de fruit d’une époque désormais révolue, d’un aveuglement collectif (…) sera reconnue en tant que maladie professionelle

Dans le Monde ce jour, Pas question de faire l’impasse. Alors que l’arrivée du cyclone Kirk a bouleversé le programme de sa visite de quatre jours aux Antilles – les rassemblements en public ont été interdits par le préfet –, Emmanuel Macron n’a pas souhaité sacrifier la séquence consacrée au chlordécone, un pesticide toxique utilisé durant plus de vingt ans dans les bananeraies et qui a pollué pour des siècles les sols de la Guadeloupe et de la Martinique. Arrivé tard, la veille, de New York, où il participait à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), le chef de l’Etat s’est rendu, jeudi 27 septembre, dans une ferme maraîchère de Morne-Rouge, une commune martiniquaise au pied de la montagne Pelée, où il s’est notamment entretenu avec des agriculteurs.

« La pollution au chlordécone est un scandale environnemental, a reconnu Emmanuel Macron après une courte visite sous des averses. C’est le fruit d’une époque désormais révolue, (…) d’un aveuglement collectif. » Accompagné de la ministre de la santé, Agnès Buzyn, le président de la République a annoncé l’ouverture d’une procédure permettant de reconnaître l’exposition au chlordécone comme maladie professionnelle. « L’Etat doit prendre sa part de responsabilité », a-t-il dit.

Concrètement, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) devront rendre d’ici à mars 2019 un rapport permettant de dire à partir de quel niveau d’exposition les ouvriers agricoles qui furent employés dans les bananeraies pourront être pris en charge et indemnisés. Ensuite, les partenaires sociaux devront s’accorder sur les modalités et notamment sur le niveau de cette prise en charge. « On ouvre un processus de reconnaissance », a plaidé M. Macron.

Par ailleurs, il a annoncé une augmentation du budget consacré aux contrôles des aliments produits sur des terrains contaminés au chlordécone. Celui-ci sera porté à 3 millions d’euros d’ici à 2020, contre 2,1 millions d’euros actuellement.

En revanche, le locataire de l’Elysée a fermé la porte à l’hypothèse d’une indemnisation générale de la population antillaise, qui a été très largement exposée à la molécule. « Si je disais qu’on va indemniser tout le monde, c’est impossible même budgétairement et ce serait irresponsable », a-t-il déclaré. De la même façon, il s’est refusé à reconnaître le lien de cause à effet entre l’exposition au chlordécone et l’explosion du nombre de cancers de la prostate en Guadeloupe et en Martinique. « Il n’y a pas aujourd’hui de preuve scientifique établie », a-t-il dit, tout en ajoutant dans un « en même temps » acrobatique : « Ce qui est établi, c’est que ce n’est pas bon. »