2 Jan, 2018

Apple et les crises … et face au bashing constant

Des crises, Apple en a affronté des centaines. Entre des explosions de batterie, des poursuites en justice pour violation de brevets technologiques, des mises en cause d’ONG sur le travail des enfants chez certains de ses fournisseurs asiatiques ou encore ses pratiques borderline d’optimisation fiscale (et la liste est loin d’être close), la vie de l’iconique pomme n’a rien d’un long fleuve tranquille. Longtemps immunisé par la figure mythique de Steve Jobs, son innovation produit disruptive et sa communauté d’Applemaniacs, Cupertino s’est toujours contenté de faire le service minimum et formaté en matière de communication envers ses parties prenantes. A la différence près qu’être une marque qualifiée de « love brand » ne dispense pas d’être scrutée en permanence et avec des impacts potentiellement grandissants depuis que les produits Apple sont quelque peu rentrés dans le rang en termes d’innovation technologique (pas les prix en revanche !). L’affaire des iPhone 6 et 7 ralentis vient démontrer qu’il va falloir sérieusement dépoussiérer cette culture du revers de main et du communiqué corporate qui frôle la caricature. Lire la suite dans le blog du communicant

21 Déc, 2017

Lactalis, épisode 4 : Les commentaires sur la communication trop pauvre mais rien sur le fond du dossier

L’affaire des laits infantiles contaminés par la salmonelle dure depuis trois semaines. Un feuilleton où le principal concerné, Lactalis, réagit très peu. Méthode désuète et contre-productive, selon un communicant spécialisé dans les périodes de crise. Des promesses d’analyse, un communiqué d’excuses pour les parents dont les enfants auraient été contaminés, et c’est presque tout. Le géant laitier mayennais a très peu communiqué sur l’affaire des laits infantiles contaminés par la salmonelle depuis trois semaines déjà. Une habitude pour le groupe qui se veut très discret. Et un sacré paradoxe quand on sait que Lactalis possède de nombreuses marques connues par les Français : Lactel, Société, Salakis ou encore Galbani. La suite

20 Déc, 2017

Communication du risque : Exposition des femmes enceintes aux contaminants

Le monde- Les femmes enceintes françaises surexposées à l’arsenic et au mercure – Le pictogramme qui préconise aux femmes de ne pas boire la moindre goutte d’alcool pendant la grossesse, même pendant les fêtes, doit-il également être accolé sur les bourriches d’huîtres ou les plateaux de saumon et de fruits de mer ? On savait déjà que ces mets, consommés crus, étaient déconseillés en raison des risques de listériose. Une étude inédite publiée mardi 19 décembre par Santé publique France (ex-Institut de veille sanitaire), quelques jours avant les agapes de fin d’année, montre que les femmes enceintes françaises sont surexposées à l’arsenic et au mercure, et que cette « surimprégnation » (par rapport notamment aux Américaines et aux Canadiennes) « trouverait une explication dans la consommation plus élevée de produits de la mer ».

Ces résultats préoccupants sont issus du volet périnatal du programme national de biosurveillance que les ministères de la santé et de l’environnement ont demandé à Santé publique France de mettre en œuvre, considérant que « la connaissance des niveaux d’exposition des femmes enceintes [aux polluants de l’environnement] et le mode d’imprégnation sont des enjeux majeurs de santé publique ». L’exposition prénatale à ces polluants est soupçonnée d’avoir des répercussions sur la grossesse (prématurité, malformations congénitales, petit poids à la naissance) et sur le développement et la santé de l’enfant (atteintes du système reproducteur, du métabolisme, du développement psychomoteur et intellectuel ou augmentation du risque de cancer).

Cobalt et plomb

L’étude a été conduite sur un échantillon représentatif de 4 145 femmes ayant accouché en 2011 en France continentale (hors Corse) à partir de prélèvements recueillis au moment de l’accouchement : sang de cordon, urines, cheveux et sérum. Une première salve de résultats, publiée en décembre 2016, a déjà montré la présence de polluants organiques (bisphénol A, phtalates, pesticides, PCB ou composés perfluorés) La suite

19 Déc, 2017

Construction de l’information : Open data et machine à construire de fausses informations

Le Monde – 3000 news, c’est l’échantillon analysé par le journal du Monde qui ne dévoile qu’un fragment du phénomène. Il montre néanmoins à quel point le réseau social est vulnérable face à des procédés bien huilés.
18 Déc, 2017

Lactalis , épisode 3 : « On empoisonne nos enfants »

Alors même que les autorités sanitaires parlaient sur les media nationaux le 11 décembre. Ce matin, il semble qu’elles n’aient pas été entendues. Europe 1 – Quentin Guillemain, père d’un bébé qui a consommé du lait Lactalis concerné par le retrait du marché en raison d’un risque de contamination par des salmonelles, a déploré lundi sur Europe 1 le manque de communication et l’inaction de l’État. Il va porter plainte lundi. La suite

Les victimes pensent ne pas avoir considérés. La justice est saisie.

17 Déc, 2017

Cyber-menaces & Réputation

Le Blog du communicant – La moitié de la planète est dorénavant connectée sur le Web social et que nombre d’industries reposent sur les réseaux de télécommunications dématérialisés, le cyberespace est devenu au fil des ans un terrain de d’opération additionnelle pour la plupart des acteurs politiques, économiques, sociaux mais aussi activistes, hackers, truands digitaux et autres charmants profils. Un à un, les paradigmes communicants des marques et des entreprises s’effritent devant cette porosité croissante induite par la connectivité générale et son corollaire, la « dictature de la transparence » selon les termes mêmes du général de brigade Serge Maurice qui commande depuis juillet 2016, le COMSIC basé près de Rennes, une unité de commandement des systèmes et d’informations et de communication (Comsic) de l’Armée de terre.

Le cyberespace, c’est d’abord un état d’esprit particulier

La mise en réseaux constante des internautes à travers le Web, les médias sociaux, les objets connectés (mais aussi le Dark Web et autres zones moins connues) coïncide avec une tendance sociétale, notamment dans les pays occidentaux, où la désagrégation de la confiance entre les autorités traditionnelles et les citoyens ne cesse de se creuser. Depuis des années, le Blog du Communicant en fait d’ailleurs régulièrement état, grâce en particulier au remarquable outil qu’est l’Edelman Trust Barometer qui en est à sa (bientôt) 18ème édition. Or, la rencontre de cette confiance toujours plus ébréchée et cette capacité technologique toujours plus amplifiée à diffuser (ou s’emparer) des données (vraies ou fausses selon l’objectif) a largement modifié les rapports de force entre d’un côté, les institutions, les entreprises, les experts, les médias classiques et de l’autre, de nouveaux agents propagateurs aux visages divers mais bénéficiant d’un regain de confiance supérieur de la part des internautes. Ainsi, fera-t-on plus facilement crédit aux commentaires de Trip Advisor qu’aux critiques de revues spécialisées dans le tourisme ou la gastronomie.

Le bouche-à-oreille d’un quidam multiplié par 100 parvient désormais à être plus impactant que l’avis d’un rapport d’experts. Injuste ou pas, tel est le schéma asymétrique qui s’est immiscé un peu partout. Sans parler en parallèle des croyances ragaillardies par les conspirationnistes et les tenants des théories du complot où l’axiome majeur repose automatiquement sur le concept de « la vérité est ailleurs ». Un des premiers acteurs à avoir parfaitement saisi l’opportunité de ce clivage dans les perceptions du grand public à l’égard des dirigeants est WikiLeaks (relire l’article du blog paru à ce sujet en 2010). Ce regroupement clair-obscur d’activistes, d’as patentés de la technologie s’est fait une spécialité d’aller piocher des infos confidentielles au sein de banques, d’entreprises d’armées ou de partis politiques. Une fois les données sensibles recueillies, elles sont disséminées et deviennent une redoutable arme de guerre réputationnelle. De même, les Paradise Papers, les Lux Leaks et autres fuites massives d’infos secrètes n’auraient pas pu connaître autant d’ampleur sans le concours de la connectivité digitale et des orfèvres en piratage informatique et en cryptologie. Et à ceux qui pensent encore pouvoir passer à travers les mailles de cette philosophie activiste particulière, le général Maurice cite l’exemple du géant du BTP Vinci. Mis en cause par des ONG liées à des activistes pour son non-respect des Droits de l’homme sur les chantiers de la Coupe du Monde de football 2022 au Qatar, de faux communiqués de presse associés à un faux site Vinci.fr ont été massivement expédiés aux agences de presse. Reuters est tombé dans le panneau et a publié une dépêche. Le cours de l’action Vinci a aussitôt chuté de 14% et mettra ensuite deux semaines à revenir à son niveau antérieur malgré des démentis rapides.

Des réseaux et des failles

Aux yeux du militaire largement rompu aux conflits numériques que le Comsic surveille au grain, trop nombreuses sont encore les organisations à disposer d’une culture Web déficiente. Ce qui les conduit bien souvent à minorer les risques, sous-investir en ressources humaines, techniques et budgétaires … jusqu’au jour où la catastrophe survient. Souvenez-vous du piratage gigantesque de Yahoo il y a quelques années ! Acteur pourtant placé mieux que quiconque pour embrasser cette dimension, le pionnier du Web s’est proprement fait dévaliser ses données avant de l’admettre piteusement des années plus tard et de finalement disparaître de la scène industrielle, la marque étant tellement discréditée (même si d’autres critères expliquent aussi la chute de Yahoo).

Ceci d’autant plus que les cybermenaces se sophistiquent à mesure que le Web et ses usages grandissent. Au début des années 2000, les piratages de jeux et les virus malveillants dans les fichiers informatiques et les messageries électroniques étaient légion et avaient l’art de paralyser un temps le réseau d’une entreprise. En 2007, c’est carrément à des représailles digitales que l’Estonie, pays ultra-connecté, a dû faire face pour avoir osé déboulonner des symboles de l’ancienne puissance coloniale soviétique. En 2014, le général Maurice évoque la campagne de Crimée où les systèmes de guidage des missiles ukrainiens avaient été piratés par leurs adversaires et possédaient du coup une balistique défaillante ! L’année suivante, ce sont des sites et des pages Facebook de l’OSCE qui ont été défacées avec de fausses informations. Plus les réseaux se parlent, plus les failles potentielles se multiplient. N’importe qui peut en subir les frais techniques mais aussi réputationnels. Imaginez par exemple une poupée connectée (objet en vogue au pied des sapins de Noël) qui est hackée par un petit malin qui lui fait alors tenir des propos scabreux et choquants pour l’enfant et déclenche ainsi une crise à la clé pour le fabricant du jouet.

Réel et virtuel sont à appréhender comme un tout.

Directeur d’Aeneas Conseil et Sécurité, Serge Lopoukhine est familier de l’intelligence économique. Avec l’avènement des technologies numériques, il est au premier rang pour constater que le risque n’est plus un épiphénomène médiatique ou réservé à une catégorie d’acteurs comme l’armement, l’espionnage et autres secteurs discrets. Pour 2016, il mentionne le chiffre de 4500 attaques cyber en France soit une moyenne de 2,2 par jour. Certaines sont vite repérées et jugulées mais d’autres peuvent avoir une onde tellurique puissante tant les outils à disposition relèvent désormais de l’inventaire à la Prévert (bien que les petits noms n’aient rien de francophones !) : botnets, malwares, ransomwares, vers, spywares, sockpuppets, DDOS, astroturfing et la liste est loin d’être close.

Mais la technologie n’est souvent que le marteau guidé par des mains plus ou moins malveillantes et ciblées. Des mains qui tapent de moins en moins au hasard et avec le concours de relais structurés cette fois bien humains pour mener l’attaque en règle. En 2016, l’hébergeur Web français OVH avait ainsi subi la plus grave attaque de déni de service jamais enregistrée pour faire tomber ses infrastructures et par ricochets provoquer nombre d’impacts pour les clients sous contrat avec OVH.

Pour les deux experts de la conférence, il ne s’agit pas de céder à la psychose mais plus clairement d’intégrer une anticipation plus poussée des risques de ce type qui dépassent le simple cadre du câble informatique débranché. Cela passe notamment par des approches directement inspirées des univers militaires qui ont l’habitude d’évoluer sur des terrains de bataille virtuels mais aux effets bien réels. A cet égard, le général Maurice souligne l’objectif de l’Armée de Terre : disposer de 2600 combattants en 2019, 600 experts à la Direction Générale de l’Armée et 4400 réservistes spécialisés pouvant renforcer si besoin. Les entreprises n’ont certes pas forcément besoin de lever en masse de telles armées mais elles doivent se poser des questions essentielles pour Serge Lopoukhine comme déterminer et veiller en permanence sur son écosystème pour savoir qui peut nuire, sur quels motifs potentiels et quels sont les points critiques de l’entreprise. Car, aussi étonnant que cela puisse paraître dans ce pugilat numérique, la première clé d’entrée est souvent … un humain ! Que ce soit par erreur, esprit de vengeance, convictions personnelles atteintes par l’entreprise, appât du gain, les raisons peuvent être variées. Cependant, quelles qu’elles soient, l’impact réputationnel peut lui se doubler d’une facture douloureuse et parfois létale. Et les communicants font dorénavant partie intégrante de ces enjeux à relever.

14 Déc, 2017

Data Mining Reveals the Way Humans Evaluate Each Other

MIT – The way we evaluate the performance of other humans is one of the bigger mysteries of cognitive psychology. This process occurs continuously as we judge individuals’ ability to do certain tasks, assessing everyone from electricians and bus drivers to accountants and politicians. The problem is that we have access to only a limited set of data about an individual’s performance—some of it directly relevant, such as a taxi driver’s driving record, but much of it irrelevant, such as the driver’s sex. Indeed, the amount of information may be so vast that we are forced to decide using a small subset of it. How do those decisions get made? Today we get an answer of sorts thanks to the work of Luca Pappalardo at the University of Pisa in Italy and a few pals who have studied this problem in the sporting arena, where questions of performance are thrown into stark relief.  Their work provides unique insight into the way we evaluate human performance and how this relates to objective measures.

In recent years, the same players have also been evaluated by an objective measurement system that counts the number of passes, shots, tackles, saves, and so on that each player makes. This technical measure takes into account 150 different parameters and provides a comprehensive account of every player’s on-pitch performance. The question that Pappalardo and co ask is how the newspaper ratings correlate with the technical ratings, and whether it is possible to use the technical data to understand the factors that influence human ratings.The researchers start with the technical data set of 760 games in Serie A in the 2015-16 and 2016-17 seasons. This consists of over a million data points describing time-stamped on-pitch events. They use the data to extract a technical performance vector for each player in every game; this acts as an objective measure of his performance.

The researchers also have the ratings for each player in every game from three sports newspapers: Gazzetta dello Sport, Corriere dello Sport, and Tuttosport.

The newspaper ratings have some interesting statistical properties. Only 3 percent of the ratings are lower than 5, and only 2 percent higher than 7. When the ratings are categorized in line with the school ratings system—as bad if they are lower than 6 and good if they are 7 and above—bad ratings turn out to be three times as common as good ones.

In general, the newspapers rate a performance similarly, although there can be occasional disagreements by up to 6 points. “We observe a good agreement on paired ratings between the newspapers, finding that the ratings (i) have identical distributions; (ii) are strongly correlated to each other; and (iii) typically differ by one rating unit (0.5),” say Pappalardo and co.

To analyze the relationship between the newspaper ratings and the technical ratings, Pappalardo and co use machine learning to find correlations in the data sets. In particular, they create an “artificial judge” that attempts to reproduce the newspaper ratings from a subset of the technical data.

This leads to a curious result. The artificial judge can match the newspaper ratings with a reasonable degree of accuracy, but not as well as the newspapers match each other. “The disagreement indicates that the technical features alone cannot fully explain the [newspaper] rating process,” say Pappalardo and co.

In other words, the newspaper ratings must depend on external factors that are not captured by the technical data, such as the expectation of a certain result, personal bias, and so on.

To test this idea, Pappalardo and co gathered another set of data that captures external factors. These include the age, nationality, and club of the player, the expected game outcome as estimated by bookmakers, the actual game outcome, and whether a game is played at home or away.

When this data is included, the artificial judge does much better. “By adding contextual information, the statistical agreement between the artificial judge and the human judge increases significantly,” say the team.

Indeed, they can clearly see examples of the way external factors influence the newspaper ratings. In the entire data set, only two players have ever been awarded a perfect 10. One of these was the Argentine striker Gonzalo Higuaín, who played for Napoli. On this occasion, he scored three goals in a game, and in doing so he became the highest-ever scorer in a season in Serie A.  That milestone was almost certainly the reason for the perfect rating, but there is no way to derive this score from the technical data set.

An important question is what factors the artificial judge uses to match the newspaper ratings. “We observe that most of a human judge’s attention is devoted to a small number of features, and the vast majority of technical features are poorly considered or discarded during the evaluation process,” say Pappalardo and co.

So for attacking forward players, newspapers tend to rate them using easily observed factors such as the number of goals scored; they rate goalkeepers on the number of goals conceded. Midfield players tend to be rated by more general parameters such as the goal difference.

That makes sense—human observers have a limited bandwidth and are probably capable of observing only a small fraction of performance indicators. Indeed, the team say the artificial judge can match human ratings using less than 20 of the technical and external factors.

That’s a fascinating result that has important implications for the way we think about performance ratings. The goal, of course, is to find more effective ways of evaluating performance in all kinds of situations. Pappalardo and co think their work has a significant bearing on this. “This paper can be used to empower human evaluators to gain understanding on the underlying logic of their decisions,” they conclude