Cette médecine permettant notamment grâce à la génétique « de prévoir l’apparition de certaines maladies avant même l’expression de leurs symptômes” – et donc de pouvoir agir préventivement pour éviter le développement de ces pathologies – se démocratise de plus en plus. Vantée par certains et honnie par d’autres, elle pose plusieurs questions, qu’elles soient économiques, sociales ou éthiques. La suite
Selon le Monde, (…) Ce rendez-vous social est d’une importance capitale pour l’exécutif, et a fortiori pour le président de la République. La suite du quinquennat d’Emmanuel Macron se jouera tout au long de ce mouvement. Le locataire de l’Elysée a été élu il y a bientôt un an sur un programme de rupture, contre ce qu’il appelle les « blocages » du pays. Si son gouvernement devait reculer face aux grévistes, comme celui d’Alain Juppé en 1995, le crédit réformiste du chef de l’Etat serait entamé pour longtemps. A l’inverse, une victoire face à la rue lui donnerait les mains libres pour la suite, quand se préparent déjà d’autres réformes, dont celle des retraites, un autre sujet explosif. Jusqu’à présent, le président de la République a pris soin de ne pas apparaître en première ligne. Il a laissé son premier ministre annoncer la réforme du ferroviaire et la ministre des transports mener les concertations avec les partenaires sociaux. Mardi 27 mars, Edouard Philippe a demandé aux députés de la majorité d’être « plus dans la logique de la tortue romaine que dans l’attitude du sniper embusqué ». Une façon de répéter que les macronistes doivent tenir sur le long terme et donc éviter de provoquer les grévistes pour ne pas retourner l’opinion. Signe que l’exécutif regarde de près l’évolution de la situation, il a lâché du lest ces derniers jours. Mardi, la ministre des transports, Elisabeth Borne, a annoncé sur RMC/BFM-TV qu’une « contribution » des poids lourds au financement des infrastructures de transports sera discutée au Parlement, jugeant « justifié ». (…)
Des perturbateurs endocriniens à l’alimentation en passant par les médicaments on peut désormais dire que : pour sur tout ce qui a trait à l’information du risque et à la sécurité de leur santé les citoyens manifestent une maturité et une attente immense envers les pouvoirs publics et économiques.
Nous avions constaté le changement de trajectoire et de forme dans la mobilisation des acteurs de la société illustré récemment encore par l’affaire du levothyrox et de lactalis – où profitant des autoroutes égalitaires du web, le citoyen mobilise désormais sans attendre, fait valoir son statut de victime, rassemble dans l’instant et trouve le passage jusque sur les bureaux du ministre alors même que celui–ci n’a pas été informé du sujet et qu’aucun processus de décision n’est même en cours. Nous assistons aujourd’hui à un phénomène bien plus important qui a minima soulèvent trois questions.
Pour les entreprises: la place responsable qu’elles s’accordent dans la société: Le marché est en train de céder la place à la responsabilité. Cela signifie que les entreprises doivent se mettre en conformité avec les attentes de la société en matière de sécurité sanitaire. Il en va de leur durabilité.
Pour tous les acteurs publics : (agences sanitaires, ministères, autorités) la question de la captation du signal émanant de la société et des moyens de son écoute en temps réel.
Pour tous les acteurs: celle de la transparence et les règles que se fixent les acteurs en matière d’information. Car force est de constater que le concept même, les moyens et les règles de l’information associé au risque sont loin d’être parvenues à maturité pour de trop nombreux acteurs.
La tribune parue dans Le Mondedes cinq endocrinologues le 29 décembre a joué comme un réactivateur. Dedans, les auteurs y défendent un effet « Nocebo » et demandent une analyse sociologique. Cette affirmations de ce qui serait une « fausse crise sanitaire » sonne tel un jugement pour les milliers de patients inquiets d’effets nombreux ressentis pour le moins réels (prise de poids conséquente, attaque de panique, dépression, angoisse, vertiges, chute de cheveux, etc). Face à de tels effets, et même sans en connaître la cause précise, il aurait été sage, considérant les immenses méconnaissances de la science, rappelées par le passé (Médiator, Viox, etc…) que le doute scientifique prenne place et profite aux patients.
A l’origine de cette affaire, la demande des patients est simple: Pour l’association Vivre sans thyroïde qui s’exprime dans une tribune au « Le Monde » le 16 octobre, les études validant le changement de formule de Levothyrox auraient dû être mieux encadrées par les autorités sanitaires. Il y a pour l’association non pas, une affaire de communication mais bien une défaillance des tests de bioéquivalence.
En clair: le produit, dont la nouvelle formulation laissait espérer une plus grande stabilité et donc un meilleur service rendu, se montre aujourd’hui présenter des effets indésirables très importants pour les patients. En effet : Même si, le dosage montre que le fonctionnement de la thyroïde est « normalisé » avec la nouvelle formule, les patients présentent des symptômes typiques d’hyper et d’hypothyroïdie. Est-ce l’adjuvant associé qui est en cause ? Qui cherche ? Où est l’étude qui permettrait de faire le point.
Aujourd’hui des réunions se tiennent partout en France et rassemblent ces patients qui cherchent des réponses auprès du seul public qui les renseigne. Car la plus part des médecins eux, n’en n’ont pas, pas plus que tous les autres soignants. De nombreux patients ont pris la décision d’arrêter Levothyrox nouvelle formule, et achètent via internet, à l’étranger, et partout où l’ancienne formule est disponible. Les pharmacies sont elles, mal ou pas assez approvisionnées face à la demande de ces milliers de patients en ce qui concerne l’ancienne formule.
Quel est le cout pour la société ? Outre les nombreux effets pour les patients, les analyses des taux et les consultations, la mise en place d’un système de distribution en urgence, les actes de justice, etc? Quels seront les incidences sur les usages et la confiance des citoyens s’agissant des médicaments face à un médicament qui comporterait un risque ressenti comme plus grand que le bénéfice pour le patient ? Quelle conséquences en tirera les laboratoires Merck ? Cette affaire peut-elle déteindre plus largement sur celle des adjuvants ou nuire à l’usage du générique?
Dans le Monde diplomatique, je relève grâce à un lecteur attentif des débats de société, ce très bel article de Leïla Shahshahani qui pose de nombreuses questions intéressantes, quelque soit l’opinion que chacun peut avoir sur le sujet.
Histoire d’une concertation dévoyée.
Tout enfant né en France à partir du 1er janvier 2018 devra obligatoirement recevoir avant ses 2 ans onze vaccins, contre trois auparavant. Désireux de rappeler les bienfaits incontestables de ce mode de prévention, le gouvernement recherche l’efficacité. Mais la volonté de clore le débat scientifique et politique pourrait au contraire relancer les soupçons qui l’empoisonnent, en renvoyant chacun à ses certitudes. Les enfants non vaccinés n’auront plus accès aux établissements d’accueil collectifs à compter du 1er juin 2018. Les sanctions à l’égard des parents réfractaires ne relèveront plus du code de la santé publique spécifique à la vaccination, mais du code pénal relatif à la santé de l’enfant, qui prévoit une peine beaucoup plus lourde (deux ans de prison et 30 000 euros d’amende). La ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn assume pleinement ce tournant autoritaire avec une expression révélatrice : « La contrainte vise à rendre la confiance. » la suite
LE MONDE | Par Gaëlle Dupont – PMA, fin de vie, médecine prédictive… Du 18 janvier au 7 juillet, de nombreux thèmes seront débattus au niveau de chaque région afin de préparer une révision de la loi
Ce sera « un vrai débat philosophique dans la société », dont Emmanuel Macron s’est déclaré le « garant » lors de ses vœux aux autorités religieuses, jeudi 4 janvier.
La révision de la loi de bioéthique commencera officiellement le 18 janvier avec le lancement des Etats généraux de la bioéthique, qui dureront jusqu’au 7 juillet. Cependant, à quinze jours de l’échéance, l’inquiétude est palpable parmi les chercheurs et les militants, qui s’interrogent sur leur place dans le processus, son déroulement et son débouché. « Personne ne comprend comment ça va se passer », résume Vincent Brès, président de l’association PMAnonyme. Si les interrogations sont nombreuses, c’est parce que l’attente est forte. Quelles seront les conditions de la naissance et de la mort demain ? Quelles limites fixer à l’intervention médicale et technique sur le vivant, alors que les progrès de la science sont fulgurants ? Ces questions fondamentales mobilisent religieux, chercheurs, penseurs, militants, mais intéressent potentiellement chaque citoyen.
Mercredi 3 janvier, La Croix consacrait quatre pages à un sondage IFOP montrant que 60 % des personnes interrogées étaient favorables à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, 64 % au recours aux mères porteuses, 89 % à une légalisation de l’euthanasie et/ou du suicide assisté, 80 % à la modification génétique des embryons pour guérir les maladies les plus graves – des positions dont le journal s’inquiète.
« Conférences de citoyens »L’objectif des Etats généraux, rendus obligatoires par la loi de 2011, est d’ouvrir le débat le plus largement possible. « Il faut populariser ces questions, qui ne doivent pas être réservées aux politiques et aux experts », affirme Jean Leonetti, ancien rapporteur (Les Républicains) de la loi de bioéthique de 2011, qui est leur inspirateur. La suite à lire sur le Monde