De quelle manière « des données d’utilisateurs peuvent-elles être obtenues sans leur consentement par des tiers? A t-on sous estimé l’utilisation des données par les tiers ? Que peut-on dire de la monétisation des données personnelles ? Quel modèle économique pour les réseaux sociaux dans ces conditions? Dans Le Monde ce jour, cet article de Martin Untersinger à lire qui pose les questions, trois jours après les révélations du Guardian et du New York Times au sujet de Cambridge Analytica et alors que la société britannique est accusée d’avoir, à travers un sous-traitant, siphonné les données personnelles de dizaines de millions d’Américains sur Facebook. Dans la MIT Technology Review, plus précisément sur Download on nous explique un 5 points : The race is on to probe Facebook’s latest scandal. The social network and authorities both want to find out how user data was shared. The news: Cambridge Analytica (CA) will let forensic auditors, hired by Facebook, examine if it kept data about millions of users gleaned from an academic study. Meanwhile: UK officials seek a warrant to enter CA’s HQ, and say Facebook must halt its audit over fears of prejudicing the investigation. The EU is planning a probe. Plus: CA’s CEO was filmed boasting about election influence tricks. Facebook lost $37 billion from its market cap, and rumors swirled about its security chief leaving. Data fallout: Researchers fear the scandal will make Facebook less willing to share data. That could make it harder to understand how it’s shaping all our lives. + Here are six ways to take back control of your data from the likes of Facebook
(… ) Alors que la tempête fait rage, le silence des capitaines est assourdissant. Ni son PDG, Mark Zuckerberg, ni sa directrice des opérations et bras droit, Sheryl Sandberg, ne se sont exprimés sur l’affaire. Cette dernière porte pourtant sur deux points cruciaux et ultrasensibles pour Facebook : son rôle exact dans l’élection présidentielle de 2016 et, plus fondamentalement, sa gourmandise en données personnelles et sa dépendance aux revenus issus de la publicité ciblée. On voit mal comment le réseau social, qui est aussi une gigantesque régie publicitaire, pourrait faire table rase du cœur de son modèle économique. (…)
Une étude du Massachusset Institute of Technology examinant le flux d’histoires sur Twitter montre que les individus préfèrent les fausses nouvelles. En conséquence, les fausses nouvelles voyagent plus vite, plus loin et plus profondément à travers le réseau social que les vraies nouvelles. Le fléau de la fausse nouvelle sur Internet n’était pas le seul résultat de zélateurs partisans ou de robots contrôlés par ordinateur ?
The researchers, from the Massachusetts Institute of Technology, found that those patterns applied to every subject they studied, not only politics and urban legends, but also business, science and technology. False claims were 70 percent more likely than the truth to be shared on Twitter. True stories were rarely retweeted by more than 1,000 people, but the top 1 percent of false stories were routinely shared by 1,000 to 100,000 people. And it took true stories about six times as long as false ones to reach 1,500 people.
Software robots can accelerate the spread of false stories. But the M.I.T. researchers, using software to identify and weed out bots, found that with or without the bots, the results were essentially the same. La suite sur le Site du New York Times
Dans le Monde, cet article Par Pauline Croquet (Austin, Etats-Unis, envoyée spéciale) et Martin Untersinger (Austin, Etats-Unis, envoyé spécial). Le grand groupe spécialiste de la vidéo va bientôt afficher des extraits de l’encyclopédie en ligne sur les pages promouvant certaines théories du complot.
YouTube va s’attaquer aux fausses informations et, plus spécifiquement, aux théories du complot qui font florès sur la plate-forme.
« Quand des vidéos porteront sur une théorie du complot, nous afficherons, à côté de la vidéo, des informations issues de Wikipédia au sujet de cet événement », a expliqué, mardi 13 mars, Susan Wojcicki, présidente-directrice générale du groupe spécialiste de la vidéo en ligne, lors d’une conférence dans le cadre du festival South by Southwest (SXSW) à Austin, au Texas.
A ce stade, la liste des théories du complot concernées sera issue, elle aussi, de Wikipédia et sera limitée à celles « qui font l’objet de discussions actives sur YouTube », a expliqué Susan Wojcicki. Cette dernière a donné deux exemples : l’idée selon laquelle l’homme n’a pas marché sur la Lune et celle qui veut que les traînées de condensation dans le sillage des avions de ligne sont des produits chimiques destinés à influencer la population (chemtrails). « Les gens pourront encore voir la vidéo, mais ils auront accès à des informations additionnelles sur lesquelles ils peuvent cliquer », a-t-elle expliqué.
La plate-forme régulièrement critiquée
YouTube – qui compte plus d’un milliard et demi d’utilisateurs – a été accusé ces derniers mois de propager toutes sortes de théories du complot. Notamment, récemment, de promouvoir des vidéos suggérant que les survivants de la tuerie du lycée de Parkland, en Floride, étaient des acteurs. Mais, bien au-delà, il lui a été reproché de favoriser des fausses informations et des contenus extrêmes ou violents.
Afficher des extraits de pages Wikipédia ne réglera sans doute pas ces enjeux plus larges. D’autant plus que ces « signaux d’information » (information cues) ne concernent pas ce que la plupart des experts considèrent être la source du problème : l’algorithme de recommandation. Ce dernier permet de suggérer à l’internaute des vidéos qu’il estime similaires à celle qu’il est en train de consulter et donc susceptibles de l’intéresser.
Plusieurs experts, dont un ancien ingénieur de YouTube, estiment que l’objectif principal est de faire en sorte que les utilisateurs visionnent des vidéos le plus longtemps possible. Ce système favoriserait ainsi les vidéos les plus accrocheuses, notamment celles… sur les théories du complot et les fausses informations.
YouTube a déjà ajusté ce système de recommandations et continue de le repenser, selon sa PDG :
« Nous cherchons à intégrer non seulement la satisfaction de l’utilisateur, mais aussi une forme de responsabilité dans notre système de recommandation. »
Celle-ci ajoute que son équipe réfléchit encore à ce que cela peut impliquer :
« Nous pensons à différents facteurs, comme la fiabilité du contenu, la valeur éducative… Sur les contenus d’actualité et de politique, nous voulons nous assurer que nous proposons une grande diversité de contenus et de sources. »
Pour autant Susan Wojcicki insiste : « Nous ne sommes pas un média, nous n’avons pas à dire si telle information est vraie ou fausse. » Selon elle, il n’appartient pas à YouTube de donner son avis sur les contenus à condition qu’ils ne contreviennent pas aux règles d’utilisation :
« Nous croyons fermement en la liberté d’expression, mais si un utilisateur franchit les limites des règles de la communauté à propos par exemple de discours haineux ou de violence, nous retirons la vidéo. »
Une ligne de conduite difficile à tenir quand les contenus flirtent avec les limites : « Nous en avons beaucoup discuté et nous en sommes venus pour l’instant à décider que nous laissons ce type de contenus hébergé sur la plate-forme mais que nous ne le promouvons pas, en désactivant les commentaires ou la monétisation. »
Tout au long de la conférence, Susan Wojcicki a régulièrement reconnu que 2017 avait été une année « compliquée et pleine de défis » face aux « fake news » et à la désinformation.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/03/14/pour-combattre-le-complotisme-youtube-fait-appel-a-wikipedia_5270459_4408996.html#317TAk4FSxhQrfvy.99
LE MONDE publie cet article écrit Par Pierre Le Hir . Retours à Fukushima, sept ans après – Deux ouvrages racontent la « grande catastrophe » qu’a connue le Japon en 2011. L’un décrit l’apocalypse à travers le regard de survivants, l’autre livre le témoignage du dirigeant de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi.
Livres. Le 11 mars, le Japon a commémoré le septième anniversaire de la « grande catastrophe » de 2011. Une double catastrophe comme on le sait. D’abord, le séisme de magnitude 9, le plus violent jamais mesuré dans l’Archipel, suivi d’un tsunami – une vague culminant à trente-six mètres de hauteur –, qui dévastèrent la côte est de l’île de Honshu, faisant, selon le dernier bilan officiel, 18 500 morts et disparus.
Ensuite, l’accident, le plus grave de l’histoire de l’atome civil après celui de Tchernobyl en 1986, qui mit en pièces la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, où les cœurs de trois réacteurs entrèrent en fusion, recrachant des nuages de particules radioactives qui ont contaminé la région pour des décennies.
Deux ouvrages, en librairie le 7 mars, nous ramènent aujourd’hui sur les lieux de la tragédie, le premier parmi les corps et les esprits broyés par le cataclysme, le second dans les entrailles de la centrale nucléaire en perdition. Deux livres d’une facture très différente mais qui, l’un et l’autre, plongent le lecteur dans l’effroi.
C’est à la première catastrophe, le « super-tsunami », «O-tsunami » en japonais, que s’attache le récit du journaliste Richard Lloyd Parry, correspondant du Times à Tokyo. Les Fantômes du tsunami, fruit de six ans d’enquête, a pour épicentre l’école primaire d’un village où périrent soixante-quatorze enfants et dix de leurs enseignants. Le matin de ce vendredi-là, ils avaient quitté leurs proches sur la formule rituelle « itte kimasu », « je pars et je reviendrai », et s’étaient vu répondre «itte rasshai », « pars pour revenir ». Aucun ne tint promesse, emporté par une déferlante en forme d’« animal affamé ».
Témoignages pudiques et réalisme cruMêlant témoignages intimes empreints de pudeur et descriptions d’un réalisme cru, l’auteur rapporte des scènes cauchemardesques. Un grand-père remuant…
Les Nations unies, nouveaux défenseurs des droits environnementaux
Par Stéphanie Senet: L’ONU-Environnement passe à l’offensive pour défendre les droits de l’environnement et leurs défenseurs. L’ONU-Environnement a lancé, le 7 mars à Genève, une initiative pour défendre les droits des défenseurs environnementaux à travers le monde et favoriser l’accès à l’information et à la justice.
Avec 197 morts l’an dernier selon le dernier rapport de Global Witness, la violence exercée à l’encontre des militants environnementaux ne cesse de se développer dans le monde, Amérique latine en tête (cf. encadré)…. La suite sur le site d’Actu Environnement
Le groupe Carrefour dispose désormais du système de stockage et de vérification de données afin de fournir aux consommateurs une meilleure traçabilité des produits. Un dispositif déjà utilisé pour les crypto-monnaies mais qui est une première dans la grande distribution. La blockchain est de nouveau sur le devant de la scène. Ce système informatique était déjà derrière le bitcoin, le solarCoin (la crypto-monnaie du photovoltaïque) et même l’échange de données de santé. Le voilà désormais au cœur de la traçabilité alimentaire. Mardi 6 mars 2018, le groupe Carrefour a annoncé dans un communiqué de presse le lancement de la première blockchain alimentaire d’Europe. Objectif : fournir au consommateur des informations relatives à toutes les étapes du parcours du produit. Sciences & Avenir a testé le dispositif sur l’unique filière qui propose ce dispositif : un poulet fermier d’Auvergne jaune filière qualité Carrefour.
Blockchain, quésaco ?
La blockchain est un système informatique de stockage de données. Rien à voir pourtant avec les espaces de Cloud classiques où l’on stocke nos photos et vidéos, puisqu’il n’existe pas de serveur central. Les utilisateurs peuvent échanger des données sans organe de contrôle et sans intermédiaire. Le nom « blockchain » décrit l’organisation du dispositif : les données sont regroupées en petits blocs, eux-mêmes reliés en chaîne. Chaque bloc contient, en plus de ses données, certaines concernant le bloc qui le précède et celui qui le suit. L’intérêt de cette configuration ? Pour manipuler les informations d’un bloc, il faut modifier celles de ses voisins, et donc celles des voisins des voisins… Le système est réputé infalsifiable.
Des poulets et des blocs
Dans le cas du poulet de grande distribution, le système blockchain permet à chaque partenaire de renseigner ses données. La suite Par Nina SCHRETR le 12.03.2018 à 15h44
Des perturbateurs endocriniens à l’alimentation en passant par les médicaments on peut désormais dire que : pour sur tout ce qui a trait à l’information du risque et à la sécurité de leur santé les citoyens manifestent une maturité et une attente immense envers les pouvoirs publics et économiques.
Nous avions constaté le changement de trajectoire et de forme dans la mobilisation des acteurs de la société illustré récemment encore par l’affaire du levothyrox et de lactalis – où profitant des autoroutes égalitaires du web, le citoyen mobilise désormais sans attendre, fait valoir son statut de victime, rassemble dans l’instant et trouve le passage jusque sur les bureaux du ministre alors même que celui–ci n’a pas été informé du sujet et qu’aucun processus de décision n’est même en cours. Nous assistons aujourd’hui à un phénomène bien plus important qui a minima soulèvent trois questions.
Pour les entreprises: la place responsable qu’elles s’accordent dans la société: Le marché est en train de céder la place à la responsabilité. Cela signifie que les entreprises doivent se mettre en conformité avec les attentes de la société en matière de sécurité sanitaire. Il en va de leur durabilité.
Pour tous les acteurs publics : (agences sanitaires, ministères, autorités) la question de la captation du signal émanant de la société et des moyens de son écoute en temps réel.
Pour tous les acteurs: celle de la transparence et les règles que se fixent les acteurs en matière d’information. Car force est de constater que le concept même, les moyens et les règles de l’information associé au risque sont loin d’être parvenues à maturité pour de trop nombreux acteurs.